Le FC Barcelone recevait le Real Madrid à l'occasion de la 10e journée de Liga. A l'issue d'un nouveau clasico d'anthologie, le Barça s'est imposé face au Real (2-1) ! Après une entame de match fermée et hachée par les fautes de Busquets et Ramos, ce sont les coéquipiers de Neymar qui ont ouvert la marque sur un but de l'international brésilien, bien servi par Iniesta (19'). Les Merengue étaient tout près d'encaisser dans la foulée un second but sur une frappe de Messi qui passait de peu à côté (21'). Totalement asphyxié par le Barça depuis le coup d'envoi, le Real pressait ensuite beaucoup plus haut et parvenait enfin à gêner la relance barcelonaise. À la mi-temps, l'avantage catalan était logique mais les Blaugrana pouvaient s'estimer heureux de ne pas avoir concédé l'égalisation sur une occasion de Khedira : seul à 5 mètres des cages, l'Allemand tirait sur Valdès alors qu'Adriano touchait le ballon de la main, non sanctionnée par l'arbitre (45'). La deuxième période s'est ouverte sur les protestations des Catalans réclamant une exclusion de Ramos après une nouvelle faute sur Iniesta. L'arbitre ne sanctionnait pas et le jeu pouvait repartir avec une reprise de volée de Neymar détournée par Diego Lopez (55'). Valdès réalisait dans la foulée un véritable exploit en déviant une frappe terrible de Ronaldo (58'). L'entrée d'Illarramendi transformait le jeu du Real qui récupérait la possession du ballon et manquait encore l'égalisation par Benzema dont le tir surpuissant s'écrasait sur la barre (72'). Valdès ne bronchait pas. Pas plus que Diego Lopez sur cette merveille de lob signé Alexis Sanchez à l'entrée de la surface (79'). Un vrai coup de massue pour les Madrilènes. On pensait le Barça sorti d'affaire, c'était sans compter sur Jesé, bien décidé à ne pas se laisser abattre (90') mais la fin de rencontre était finalement sifflée sur cette courte mais précieuse victoire des Blaugrana ! La satisfaction Tata Martino : «Je n'ai rien à dire sur l'arbitre» «Lorsque nous avons vu la composition d'équipe du Real, avec Pepe au milieu, on devinait qu'il y aurait beaucoup de gens dans l'axe et on a décidé de mettre Neymar et Leo pour jouer le un contre un sur les ailes. L'équipe a fait une excellente première période, elle a bien neutralisé le Real. Pendant 20 minutes de la seconde période, j'ai eu le sentiment que nous reculions trop, qu'on s'éloignait de ce qu'on avait fait en première période, en laissant l'initiative au Real. (Sur le penalty non sifflé sur Ronaldo) Je ne vais pas m'exprimer, surtout quand l'entraîneur adverse vient de le faire. Je n'ai rien à dire au sujet de l'arbitre. Je suis content et c'est un match important dans un championnat qui n'en est qu'à sa dixième journée». La colère Ancelotti : «Le penalty me semble très clair» «En deuxième période, ça été un très bon match. Nous avons davantage joué, nous avons eu le contrôle du match, nous avons eu de bonnes occasions. L'une d'elles, c'est bien sûr le penalty (non sifflé sur Ronaldo). Il me semble très clair, tout le monde l'a vu mais l'arbitre ne l'a pas sifflé. Je ne vais pas commenter la main (d'Adriano en première période), c'était une décision difficile. Bien sûr que c'est un moment du match très important. S'il siffle un penalty, le résultat peut être différent. On a montré du bon football face à une belle équipe. Bien sûr, nous voulions gagner, mais c'était un bon test, nous nous améliorons, ce match le montre», a réagi l'entraîneur merengue. Le duel Messi et Ronaldo étaient à côté On attendait le duo magique du Barça et du Real, mais il y avait tout autre chose à voir. Neymar a réussi son effet. Le Brésilien aurait pu passer au travers. Etre tétanisé à l'idée de mesurer l'intensité d'un Barça-Real. Au contraire, il en fut l'un des protagonistes. Pendant ce temps, Messi jouait en marchant et manquait d'adresse sur sa seule opportunité. En face, CR7 a été trop longtemps hors sujet. Comme tout le Real, il a eu un sursaut en seconde période, quand Carlo a cessé de faire du Mourinho. L'ancien Mancunien est passeur sur le but, tardif, de Jesé. Et Gareth Bale, au fait ? En un mot : inexistant. Preuve que Ronaldo était vraiment à côté de ses pompes jusqu'à la pause, le Portugais n'a pas décoché la moindre frappe en première période. Cette discrétion est suffisamment rare pour être soulignée. Tellement rare, d'ailleurs, que ça ne lui était jamais arrivé en Liga. Jamais depuis qu'il a débarqué à Madrid, en 2009. L'énervement Ronaldo a sauvagement pété les plombs Depuis 5 matchs toutes compétitions confondues, le FC Barcelone avait été incapable de s'imposer devant le Real Madrid. Hier, cela a pourtant été le cas au terme d'un Clasico où ceux qu'on attendait n'ont pas toujours répondu présent. A commencer par Lionel Messi mais aussi Cristiano Ronaldo. Emprunté mais surtout sevré de bons ballons, le prodige portugais a traversé un match très compliqué et accumule les mauvaises notes ce dimanche matin dans la presse ibérique. Là n'est finalement pas le pire puisque, images à l'appui, Cristiano Ronaldo est l'auteur de gestes peu conventionnels, notamment à l'égard du corps arbitral. Très en colère contre l'arbitre, monsieur Undiano, pour avoir oublié un penalty évident en faveur du Real, Ronaldo l'aurait insulté très vulgairement dans ces termes : «Cagon de mierda». On vous passe la traduction littérale mais, en gros, cela veut dire «tu t'es fais pipi dessus», en faisant référence au manque de courage d'Undiano pour siffler au Camp Nou. Deuxième pétage de plombs répertorié par la presse concernant CR7, une altercation verbale qui l'aurait opposé à Carles Puyol. Toujours excédé de ne pouvoir brillé, d'avoir été oublié sur un penalty et d'avoir pris un petit pont par Daniel Alves, Ronaldo serait allé voir Puyol pour «se plaindre» auprès de lui dans des termes, là aussi, plutôt fleuris. Le tournant La transversale de Valdes vibre toujours ! Karim Benzema n'a foulé la pelouse du Camp Nou que depuis une dizaine de minutes. L'attaquant merengue est aux 20 mètres, plein axe, face au but catalan. Il arme du pied droit. La frappe est tendue et très puissante. Valdes n'a vu que du feu. Le ballon s'est écrasé sur la transversale du portier blaugrana. Dommage pour le Real : à cet instant, le Barça n'avait pas encore fait le break. Il aurait pu être le tournant du match. Dommage pour Benzema. En Liga, il est muet depuis deux mois. L'homme du match Neymar : «C'était comme un rêve» Pour son premier Clasico disputé sous les couleurs du FC Barcelone, Neymar s'en souviendra longtemps. Vainqueur avec les Blaugrana de l'ennemi juré (2-1), le Real Madrid, l'international brésilien s'est même permis d'ouvrir le score. Un moment particulier pour le joueur de 21 ans. «Marquer un but dans un Clasico est très spécial. C'est un match que tout le monde veut jouer. C'était magnifique, c'était un rêve (...) C'est vrai que j'ai commis beaucoup d'erreurs, mais nous avons gagné et je suis heureux», a déclaré le numéro 11 catalan à l'issue du match, dans des propos relayés par le site officiel des Barcelonais. La question Le Barça est-il déjà champion ? S'interroger dans ces termes dès le 26 octobre, après seulement dix journées de Liga, ça peut paraître prématuré. Après tout, il reste encore 84 points à distribuer, non ? A priori, le Real a donc largement le temps de combler ses six unités de retard. A priori, car, c'est une constante depuis plusieurs saisons, le roi du Clasico est souvent le futur roi de la Liga. En empochant la première manche, le Barça n'est pas encore assuré de se succéder à lui-même. Mais il a pris une option qui, sans être définitive sur le plan comptable, lui donne un réel ascendant psychologique. Pour dire les choses autrement, samedi, les Blaugrana n'ont pas décroché leur 23e couronne. Ils ont simplement écarté un prétendant. Leur principal concurrent ? Pas sûr. Cette saison, le vrai rival de ce Barça réside toujours à Madrid. Mais il n'est pas vêtu d'une tunique merengue, floquée du symbole de la royauté. Il porte le maillot rouge et blanc de l'Atlético.