Lutte - Des contrebandiers tunisiens, arrêtés à El-Tarf alors qu'ils acheminaient d'importantes quantités de carburant atteignant jusqu'à 1 400 litres/jour devront être présentés prochainement devant la justice algérienne. Des «dizaines» de contrebandiers dont l'implication dans le trafic de carburants est avérée, seront présentés prochainement devant la justice dans le cadre de la lutte contre ce phénomène, ont indiqué hier les services de la wilaya, cités par l'APS. «Le recours et l'exploitation de données informatiques pour l'identification des contrebandiers, au titre d'un dispositif découlant des mesures prises l'été dernier par l'Etat pour lutter contre ce trafic, a permis à cette wilaya frontalière d'enregistrer «une amélioration dans l'approvisionnement en carburants», a-t-on ajouté de même source. Ces mesures sont destinées à renforcer la lutte contre la contrebande de carburant, «responsable d'un grave préjudice pour l'économie nationale et des pénuries récemment enregistrées dans les régions frontalières, notamment» et El-Tarf. Un vaste trafic de carburant s'est installé, au grand jour, du côté de la bande frontalière de l'extrême est du pays et plus précisément à partir des postes frontaliers dans la wilaya d'El-Tarf qui avait connu en juillet écoulé, une pénurie de produits énergétiques. Des queues monstres se formaient quasi quotidiennement devant les stations-service souvent fermées. «Pas d'essence, il faudra repasser.» Telle était la réponse qu'entendaient régulièrement les automobilistes qui désespéraient de remplir leur réservoir. Fallait-il laisser les choses en l'état ? Un mois après, soit en août, l'ex-ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, avait révélé que l'armée algérienne avait renforcé ses moyens et ses capacités aux frontières Est du pays. Ce renforcement s'est traduit par la mobilisation en septembre dernier par sept escadrons de la Gendarmerie nationale sur la bande frontalière dans l'est du pays pour renforcer davantage l'activité des Groupes des gardes frontières (GGF) de la Gendarmerie nationale déjà opérationnels. Les mesures sécuritaires ne sont pas les seules à être renforcées puisque le gouvernement renforce son arsenal juridique dans la lutte contre la contrebande. Un projet de loi modifiant l'ordonnance sur la lutte contre ce phénomène punit toute activité menée hors du cadre réglementaire et prévoit de lourdes sanctions à l'encontre des trafiquants. Le même article précise que «lorsque la marchandise, objet de la contrebande, est découverte dans des cachettes, cavités ou tout autre endroit spécialement aménagé à des fins de contrebande, les auteurs sont punis d'une peine d'emprisonnement de deux ans à dix ans et d'une amende égale à dix fois la valeur de la marchandise confisquée».