Persistant dans son attitude d'hostilité envers l'Algérie, le Palais royal a décidé, hier soir, de rappeler son ambassadeur à Alger «pour consultation». Selon le communiqué du MAE, les représentations diplomatiques du royaume continueront à fonctionner sous l'autorité d'un chargé d'affaires. Ce rappel de l'ambassadeur vient ainsi s'ajouter à une série d'attaques médiatiques virulentes contre notre pays. Qu'est-ce qui fait donc courir le palais royal en privilégiant toujours l'escalade verbale et en recherchant les actes à même d'entretenir et de perpétuer la tension avec l'Algérie ? Dernier fait en date : le Maroc rappelle pour «consultations» son ambassadeur à Alger. C'est ce qu'a annoncé, hier, un communiqué du ministère des Affaires étrangères publié par l'Agence officielle MAP. Comme justificatifs à cet acte, pour le moins inamical et déplacé, Rabat revient sur l'appel lancé par le Président Bouteflika à Abuja, lors de la conférence sur le Sahara occidental, pour mettre en place un mécanisme international de suivi et de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental. Il est pourtant clair que le Maroc fait dans la répression dans ce territoire, que les Sahraouis sont persécutés et que toute velléité de remettre en cause la colonisation marocaine est immédiatement étouffée dans la violence. A maintes reprises, l'armée marocaine par ses agissements a été épinglée et mise au banc des accusés. Forums internationaux, ONG, Associations, partis politiques de plusieurs capitales dénoncent ces violations des droits de l'Homme au Sahara occidental ; l'Algérie n'a fait, chaque fois, que joindre sa voix à celle de tous ceux qui refusent le déni de justice au peuple sahraoui réclamant son droit à l'autodétermination.Pour le Président Bouteflika, la mise en place d'un mécanisme de surveillance des droits de l'Homme est d'autant plus nécessaire que l'ONU et particulièrement le Conseil de sécurité sont au quotidien interpellés par les souffrances qu'endure le peuple sahraoui depuis près de quarante années.» Face à ces vérités et à court d'arguments, Rabat a commencé à réagir par des commentaires et autres virulentes attaques médiatiques contre l'Algérie. Cela n'a pas suffi. Un autre palier dans l'entretien de la tension diplomatique avec Alger vient d'être franchi avec le rappel de l'ambassadeur du Maroc. «Les représentations diplomatiques et consulaires du royaume en Algérie continueront à fonctionner sous l'autorité d'un chargé d'affaires», précise le communiqué de Rabat. On en est là pour l'instant, le Maroc fait la sourde oreille à l'appel à la sagesse et à la retenue, lancé par notre ministre des AE, Ramtane Lamamra. F. H.