Le bilan d'un des plus violents typhons à avoir touché terre s'est brusquement aggravé ce dimanche, matin, les autorités philippines évoquant désormais plus de 10 000 morts, faisant de Haiyan la catastrophe naturelle la plus meurtrière de l'histoire récente du pays. Deux îles du centre de l'archipel, qui se trouvaient pile dans la trajectoire de Haiyan quand il a frappé, vendredi dernier à l'aube, sont particulièrement affectées : Un haut responsable de la police a évoqué le chiffre de 10 000 morts pour l'île de Leyte. Sur Samar, 300 personnes sont confirmées mortes et 2 000 sont portées disparues dans toute l'île. Maisons rasées, pylônes électriques arrachés, voitures renversées et survivants hébétés dans les rues: après le passage de Haiyan, accompagné de vagues de plusieurs mètres et de vents atteignant des pointes à 315 km/h, le paysage évoquait pour certains les destructions causées par le tsunami en Asie en décembre 2004. «Ce sont des destructions massives. La dernière fois que j'ai vu quelque chose de cette ampleur, c'était à la suite du tsunami dans l'océan Indien» qui avait fait 220 000 morts, a déclaré le chef de l'équipe de l'ONU chargée de la gestion des désastres. De nombreuses localités restaient coupées du monde ce dimanche matin. L'inquiétude était vive notamment concernant le sort des 40 000 habitants de Guiuan, sur Samar. Aucun contact n'a pu être établi. Si le bilan des 10 000 morts se vérifie, Haiyan sera la catastrophe naturelle la plus grave de l'histoire récente des Philippines. La précédente date de 1976, lorsqu'un séisme et un tsunami avaient causé la mort entre 5 et 8 000 personnes sur Mindanao, une île du sud.