Mesures - Depuis l'apparition du 1er cas de paludisme, vers la fin du mois d'octobre dernier, on en est aujourd'hui à 13, selon des chiffres officiels. Parmi ce nombre trois décès ont été enregistrés par les services de santé dans les wilayas de Ghardaïa et de Batna du 31 octobre au 7 novembre. C'est ce qu'a indiqué hier, un communiqué du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH). Le ministère a assuré que «la situation est contrôlée dans les deux wilayas» et «des mesures adaptées et nécessaires ont été prises tant sur le plan de la prise en charge des malades que sur le plan de la lutte contre le vecteur». Pour ce qui est de Ghardaïa, sur les neuf cas déclarés entre le 31 octobre et le 6 novembre 2013, un décès a été enregistré, dans la nuit de mercredi à jeudi, après un séjour au service de soins intensifs. Il s'agit du premier cas déclaré, âgé de 60 ans. Le défunt présentait «un tableau de neuro-paludisme associé à une cardiopathie hypertensive», souligne-t-on de même source. Quatre patients ont déjà quitté l'hôpital dans un état général satisfaisant, après avoir effectué les examens hématologiques de contrôle. Les quatre autres patients restants «évoluent correctement, mais doivent rester sous surveillance jusqu'au 7e jour d'hospitalisation». Les autorités locales de la wilaya de Ghardaia ont installé une cellule de crise multisectorielle pour mettre en place les mesures sanitaires requises et suivre quotidiennement la situation. «En attendant les conclusions définitives, les informations disponibles et scientifiquement confirmées montrant que la souche identifiée de ces neuf cas est le plasmodium falciparum, qui est une souche importée, n'excluent pas un éventuel microfoyer temporaire» . Pour ce qui est de la wilaya de Batna, le communiqué du ministère de la Santé précise qu'«entre le 21 octobre et le 7 novembre dernier, quatre cas de paludisme ont été déclarés par les services de santé de la wilaya et deux personnes sont décédées suite à un accès palustre grave malgré l'administration d'antipaludéens (médicaments de traitement du paludisme)». «Les deux autres cas évoluent vers la guérison. L'un d'eux a rejoint son domicile dans un bon état général. Le second ne quittera l'hôpital qu'au 7e jour de son hospitalisation après avoir subi les examens de contrôle requis. Selon l'institut national de santé publique (INSP), l'un des deux cas a séjourné récemment dans deux pays endémiques (Mali et Sénégal). Il a présenté une forme grave de la maladie et est décédé. Ces mêmes services font état du décès d'un deuxième malade âgé de 82 ans qui avait présenté un accès palustre associé à une maladie chronique. - Une réunion d'experts nationaux en paludisme sera organisée demain, à Alger, pour examiner les cas de paludisme récemment apparus. Cette réunion sera l'occasion d'étudier les données recueillies sur le terrain portant sur le type et le genre de plasmodium inoculé aux impaludés de la région de Ghardaïa et étudier les moyens de mobiliser les efforts de divers acteurs pour renforcer la surveillance de cette pathologie et mettre en œuvre des interventions destinées à l'éradiquer, a déclaré Slim Belkessam à l'APS. L'autre objectif de cette rencontre est «de sensibiliser à la nécessité impérieuse de renforcer les capacités de surveillance et de mettre en place, sur des bases factuelles, une stratégie d'éradication du paludisme», a-t-il ajouté.