Constat Sans être au rouge, la situation n?est pas, non plus, selon cette institution, encourageante dans plusieurs secteurs. La session ordinaire du Conseil national économique et social (Cnes), se tiendra les 13 et 14 de ce mois. Elle dressera, dans son rapport sur la conjoncture économique et sociale du pays, un tableau approfondi et sans complaisance. Consacré d?abord à l?évaluation du 2e semestre de l?année 2003 avec des débordements sur des sujets aussi sensibles que la part du trabendo sous toutes ses formes dans l?économie nationale ou l?évasion fiscale, le constat de l?institution présidée par Mohamed Salah Mentouri fera, sans nul doute, beaucoup de bruit et des commentaires tant au sein des milieux médiatiques que parmi les officiels qui sont aux commandes de ces secteurs. D?ores et déjà, dans son projet de rapport de conjoncture économique pour la période mentionnée plus haut, il est relevé que « l?amélioration des indicateurs économiques et sociaux, à laquelle le Psre a contribué, n?est pas parvenue à lever les incertitudes planant sur les perspectives à long terme déterminées, en dernière instance, par les performances des entreprises et les stratégies qui peuvent permettre une insertion active dans la mondialisation». Autrement dit, et en jargon simple, malgré les bonnes performances théoriques réalisées en 2003 par l?économie nationale à travers un taux de croissance de 6,8 % (chiffre du Cnes), des facteurs de blocage persistent dans l?évolution économique du pays et «se situent à différents niveaux pour une économie qui n?arrive pas à se réformer, dix ans après la mise en ?uvre de l?ajustement structurel». Fait significatif, l?institution de M. Mentouri confirme la baisse du chômage sur un plan global (23,7 %) même s?il reste encore massif chez«les moins de 20 ans (49,08%) et touche avec plus d?acuité les ménages les plus pauvres qui cumulent les déficits de qualification nécessaire à l?accès à un emploi». Le Cnes s?est aussi penché, dans son analyse, sur les autres plaies et dysfonctionnements de l?économie algérienne. Ainsi, à propos du trabendo, il est relevé que ce phénomène est devenu un véritable fléau qui «s?affirme désormais comme un défi frontal à la loi», (?), avec une part de 35% dans l?activité commerciale, et entre 850 000 et un million de commerçants exerçant dans l?informel. Une autre plaie : l?évasion fiscale massive, sinon systématique, qui, selon le Cnes, «prive le Trésor public de ressources importantes et fausse les règles d?une saine concurrence entre les opérateurs économiques». Tout cela s?est traduit, selon le Cnes, par une situation sociale «caractérisée par les paradoxes liés à une amélioration globale des indicateurs sociaux et la persistance de tensions sous diverses formes».