A partir du 10 avril, des auditions seront tenues avec des ministres pour la préparation des rapports. La 27e session du Conseil national économique et social (Cnes) se tiendra avant le 15 juin. C'est au gouvernement de fixer la date de la tenue de cette session. C'est ce que nous a appris le président du Cnes, M.Mohamed Seghir Babès. A l'ordre du jour de cette session, l'examen de quatre rapports sur des dossiers lourds, à savoir le développement humain, la lutte contre la pauvreté, les libertés économiques et la bonne gouvernance. Ces rapports sont établis par cinq groupes de travail, composés de représentants des ministères, qui ont débuté les études depuis dix semaines. La 26e session plénière du Cnes s'est tenue, faut-il le rappeler, le 3 juillet 2005. Les rapports examinés portaient sur «La conjoncture économique et sociale du second semestre 2004», «La pratique sportive scolaire et universitaire: l'urgence d'une relance», «Les politiques migratoires européennes: quels enjeux?», «Regards sur la politique monétaire en Algérie» et «Eléments de débat pour un pacte de croissance». Dans son rapport de conjoncture économique et sociale du second semestre 2004, il a noté que «le panorama de l'économie nationale reste toutefois paradoxal entre une aisance financière inégalée, avec une quantité importante de ressources oisives et une indigence des instruments de programmation, une panne des projets bancables et une pauvreté frappante sur le plan entrepreneurial». Le Conseil avait expliqué que l'économie de marché, dont la construction est tant espérée, reste encore absente au niveau des pratiques et des mécanismes. Il reste, selon le Cnes, que l'annonce d'un pacte économique et social et surtout d'un plan de consolidation de la croissance économique devraient offrir l'opportunité d'accélérer les réformes économiques, de rattraper les retards sociaux et d'infrastructures et de donner à l'économie nationale de meilleures capacités de régénérescence. Pour cette fois, le rapport de conjoncture économique et social sera présenté. M.Babès a tenu à annoncer cette nouvelle, voulant par là même démentir les informations selon lesquelles le rapport a été enterré. La nouveauté, c'est la reformulation méthodologique de ce dernier. En outre, notre invité a révélé qu'à partir du 10 avril, son institution recevra des membres du gouvernement pour la préparation des rapports cités ci-dessus. «Nous nous concertons en ateliers thématiques.» Par cette phrase, M.Babès voulait être en fait rassurant sur la crédibilité de son institution et le travail qu'effectue toute une équipe de plus de 100 personnes. «Nous travaillons dans la transparence totale», a-t-il dit et répété à maintes reprises et d'affirmer par la suite que les portes du Cnes sont ouvertes à toute personne voulant s'enquérir d'informations sur le fonctionnement de son institution. Le Cnes bénéficie notamment de l'appui des experts externes et de spécialistes en statistiques. Un autre repère qui rend cette institution plus efficace en termes de chiffres et de statistiques. M.Babès n'hésitera pas à évoquer dans le même ordre d'idées le séminaire qui s'est tenu récemment sur les indicateurs du développement humain (IDH) qui s'est déroulé au Palais des nations, à Alger. Cette initiative, la première du genre, a été organisée en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Une autre manière pour le Cnes de conforter sa position quant à l'établissement des statistiques validables auprès des institutions internationales et auprès des experts. D'ailleurs, dans la «feuille de route» que s'est fixée le Cnes durant sa dernière session en date -la 26e du genre-, l'évaluation de l'espace public et la détermination des IDH se posent comme l'un des quatre éléments majeurs permettant d'éviter d'aller de façon disparate vers l'accomplissement d'un tel rôle et d'une mission aussi importante que celle dudit Conseil. Au sein de ce dernier, comme dans l'environnement dans lequel il évolue, des certitudes sont énoncées alors que, explique Mohamed Seghir Babès, les chiffres et statistiques à partir desquels elles sont établies ne sont pas homogènes d'un secteur à un autre, d'une institution à une autre. Le séminaire en question s'est penché justement sur les voies et moyens de parvenir à une meilleure harmonisation des définitions et méthodes de travail entre le Cnes et les organismes publics concernés dans ce cas précis, relatif au thème axial du développement humain. Il y a nécessité à ce que les pouvoirs publics et le Cnes puissent parvenir à des travaux et rapports recoupant très bien et parfaitement des résultats qui soient alignés sur les standards internationaux, a-t-il relevé en substance, en se référant notamment à ceux des pays de l'Ocde. Les avis et recommandations du Cnes dans le cadre du travail de proximité seront sans doute d'un apport précieux au moment où des projets d'envergure vont être lancés dans les quatre coins du pays. Le travail sur le terrain pourra fournir un éclairage utile sur nombre de questions importantes telles que l'utilisation rationnelle des ressources, l'impact sur l'emploi, la création d'entreprises, la préservation de l'environnement, etc.