Mission - Un entraîneur de football, c'est connu : c'est un homme seul. Un sélectionneur, c'est encore pire, surtout lorsqu'il a la grosse responsabilité de devoir satisfaire tout un pays. Dans ce rôle délicat et ingrat, un homme a été désigné en juillet 2011 par la FAF à la tête de la sélection nationale, qui sortait d'un amer revers face au Maroc (4-2). C'est bien Vahid Halilhodzic. Un entraîneur qui devait débarquer plus tôt, soit au lendemain du Mondial-2010, mais à l'époque la FAF avait demandé à Rabah Saâdane de prolonger car l'échéance des éliminatoires de la CAN-2012 était toute proche. Malheureusement, le «Cheikh» n'a pu enchaîner avec un bon résultat et le match nul contre la Tanzanie, à domicile (1-1), a précipité son départ. Son successeur, Abdelhak Benchikha, avait un héritage lourd à porter. Celui qui offrit tout récemment le premier trophée du trône au club Marocain de Difâa El-Jadida sort par la petite porte après cette défaite contre le Maroc. C'est là où Raouraoua fait appel à Halilhodzic qui débarque à Alger le 2 juillet 2011 pour signer son contrat. Dans le contrat-objectifs du technicien bosnien : une qualification à la CAN-2013 et une autre pour le Mondial-2014 au Brésil. Pour ce faire, il organise le premier stage de la sélection à Marcoussis, en France, où il avait délimité son territoire et imposé sa façon de faire, notamment envers un joueur, Ryad Boudebouz qui ne s'est pas présenté pour des raisons pas évidentes. Le même joueur le payera encore une fois, après l'affaire de la «chicha» en étant écarté de la sélection avant qu'il ne soit gracié. Cette affaire et d'autres, comme celle d'écarter les anciens de 2010 (Ziani, Belhadj, Matmour, ...), marqueront le parcours de Halilhodzic à la tête des Verts. Sauf que l'homme est têtu et coriace dans le corps à corps, surtout avec les médias et quelques techniciens algériens qui ne le lâcheront pas d'une semelle à chacune de ses sorties. Il osera remanier l'équipe à 90%, il fera davantage confiance à des joueurs comme Slimani et Soudani qui deviendront les meilleurs buteurs de la sélection. Il donnera plus de convictions offensives à l'équipe qui s'en donne à cœur joie et qui va même gagner en déplacement (Banjul, Casablanca, Kigali, Porto Novo). Halilhodzic, malgré l'adversité, gagne son premier pari, celui de qualifier l'équipe nationale à la CAN-2013 en Afrique du Sud. Seulement, il plombera le décor en affirmant la veille du départ de l'équipe que si ses poulains se font éliminer au premier tour ce ne sera pas une surprise ! Et ce sera le cas, après deux défaites (Tunisie et Togo) un match nul inutile face à la Côte d'Ivoire, ce qui provoquera un tollé de critiques contre ses choix, mais il sera reconduit dans ses fonctions par la FAF compte-tenu des échéances des éliminatoires du Mondial-2014. Le natif de Mostar, va soigner son image en faisant une apparition à la Télévision nationale — la seule d'ailleurs — pour presque s'excuser de certaines de ses certitudes avant d'aborder avec succès la suite des rencontres des éliminatoires et qualifier l'équipe aux barrages. La suite, on la connaît. Une place au Mondial brésilien, des statistiques et des records qui plaident en sa faveur. Halilhodzic, que beaucoup ont qualifié de «fou» suite aux risques qu'il a pris contre les Etalons, sera certainement maintenu à son poste de sélectionneur avec comme objectif, cette fois, passer le premier tour, performance jamais réalisée par l'Algérie. Alors Vahid, fais-le, t'en es capable ! La date Tirage au sort le 6 décembre La sélection algérienne de football sera fixée sur ses adversaires en phase finale de la Coupe du monde 2014 au Brésil le 6 décembre prochain à l'occasion du tirage au sort des groupes prévu à Bahia, tandis que les trois des quatre chapeaux seront connus le 3 décembre. L'Algérie s'est qualifiée pour le Mondial brésilien mardi soir grâce à sa victoire contre le Burkina Faso (1-0) en barrages retour disputé au stade Mustapha-Tchaker à Blida. Les trente-deux sélections qualifiées pour le Mondial-2014 seront scindées en huit groupes de quatre. Les deux premiers de chaque poule se qualifieront pour les huitièmes de finale. Le tirage au sort des groupes du Mondial brésilien sera précédé par la désignation des trois des quatre chapeaux par la commission d'organisation de la Coupe du monde le 3 décembre à Costa de Sauipe. Les trois chapeaux seraient «composés en fonction de critères géographiques et sportifs», avait précisé la Fifa, afin d'éviter que, par exemple, deux ou trois équipes de la zone Afrique ou Asie, se retrouvent au final dans le même groupe. Quant au premier chapeau, celui des huit têtes de série, il avait déjà été arrêté par l'instance internationale. Il est composé du Brésil (pays hôte), l'Espagne, l'Allemagne, l'Argentine, la Colombie, la Belgique et la Suisse, ainsi que l'Uruguay qui devrait logiquement se qualifier après son barrage retour contre la Jordanie (battue 5-0 à l'aller). Trente pays sont pour l'instant qualifiés pour le Mondial-2014. Les deux derniers seront connus mercredi. L'Uruguay accueille dans la soirée la Jordanie et le Mexique jouera contre la Nouvelle Zélande. Le pari Ghoulam donne raison à son coach Parmi les changements opérés par le sélectionneur national, hier, il y avait l'incorporation de Faouzi Ghoulam, sur le flanc gauche de la défense. Le joueur stéphanois a, enfin, eu sa chance, lui qui a été longtemps réclamé notamment après la baisse de forme de son concurrent direct, Djamel Mesbah. Et il faut dire que Ghoulam a fini par donner raison à son entraîneur, étant, de loin, l'un des meilleurs éléments algériens sur le terrain. Avec sa vocation offensive, le joueur a eu le rendement escompté en contribuant aux attaques des siens, des centres millimétrés, et une passe décisive sur le but de Bougherra. Tout le monde a été unanime pour dire que Vahid a tardé pour donner la chance à Ghoulam, surtout qu'il est l'un des meilleurs joueurs algériens du moment.