Objectifs - Le maire de Paris a relevé hier, lors d'une conférence de presse animée conjointement avec le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, en marge d'une visite au Jardin d'essai que «la coopération entre les deux villes (Alger et Paris) est concrète et fondamentale». Bertrand Delanoë a insisté dans ce contexte sur la nécessité d'accompagner cette coopération avec «des valeurs et des convictions profondes». Sinon, a-t-il noté, «on passe à côté d'une chance de réunir les jeunesses de nos pays qui n'ont qu'une envie, celle de vivre en paix et dans une relation fraternelle». «Les relations entre la France et l'Algérie méritent que la capitale de la France soit dans une exigence de vérité et d'action de coopération avec la grande capitale de l'Etat algérien», a encore assuré Bertrand Delanoë. Dans ce cadre, le maire de Paris, a annoncé que la capitale française compte prendre part à l'opération de rénovation et de réhabilitation de la ville d'Alger, «notamment des immeubles vétustes». Bertrand Delanoë, a précisé dans ce contexte que «des discussions, dans ce sens, entre les autorités locales des deux villes sont en cours», notant à l'occasion que la ville de Paris entendait «accompagner l'ambition de la wilaya d'Alger dans le cadre d'un projet de rénovation de l'environnement urbain». Pour lui, il est nécessaire de «renforcer la coopération entre les deux métropoles dans le cadre de l'opération d'embellissement de la ville d'Alger». «La coopération entre la ville de Paris et la wilaya d'Alger est complète et authentique», a-t-il dit. «Je sens l'ambition d'Alger pour être une grande métropole mondiale qui s'inscrit dans le développement durable, et qui sert à la fois la qualité de vie des Algérois, le développement économique et l'ambition environnementale», a ajouté le maire de Paris qui a précisé que le volet de la coopération concernera, également, l'aspect urbanistique, en intégrant la mobilité durable (problème de déplacement), avec la venue d'une équipe de l'atelier parisien d'urbanisme pour faire bénéficier ses homologues algérois de leur expertise. A quatre mois de son départ de la mairie de Paris, Bertrand Delanoë a aussi évoqué le «destin commun des deux capitales par le baptême de lieux à Paris», portant le nom de personnalités importantes pour les deux pays. Il s'agit d'une place de l'Emir-Abdelkader, une autre place Maurice-Audin, ce jeune mathématicien communiste, mort sous la torture en 1957 pour défendre l'indépendance de l'Algérie ou une bibliothèque au nom du penseur algérien Mohamed Arkoun décédé en 2010. Il convient de rappeler enfin que le Jardin d'essai, un des plus beaux jardins au monde, a été construit par les Français dès 1832. Il avait été réhabilité en 2003 avec le concours de la Ville de Paris. Un total de 11 experts ont prêté main forte aux Algériens pour restituer toute sa majesté à ce jardin qui avait été délaissé des années durant. Vérité sur les massacres du 17 octobre 1961 Paris devait avoir «le courage de dire la vérité historique» sur la répression «sanglante» commise par les autorités françaises lors d'une manifestation pour l'indépendance des Algériens à Paris, un certain 17 octobre 1961. La déclaration est du maire de Paris en visite actuellement à Alger. «Dès l'année de mon élection en 2001, j'ai voulu que Paris dise la vérité, rende hommage aux victimes du massacre du 17 octobre 1961, lorsque les Algériens, à la conquête légitime de leur indépendance, ont été réprimés et jetés à la Seine avec beaucoup de morts», a indiqué Bertrand Delanoë.