Derrière les gesticulations politiques, des milliards de dollars... Violations n Dernière colonie d'Afrique, le Sahara occidental, voit ses richesses naturelles pillées et contribuer, selon des études récentes, à hauteur de 60% des exportations du royaume chérifien. Le droit international pourtant est clair comme l'indiquait encore au courant du mois M'hamed Kheddad, membre du secrétariat général du Front Polisario et coordinateur de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) : «Ce droit interdit l'exploitation des ressources naturelles souveraines du peuple sahraoui sans son consentement.» Mais rien n'y fait. Phosphate, ressources halieutiques, pétrole sont autant de richesses qui contribuent à hauteur de 60 % du marché extérieur marocain. Récemment encore, ce sont des multinationales occidentales qui ont été autorisées par le Maroc à explorer les eaux appartenant au territoire sahraoui. Et ce, bien que ce dernier soit inscrit, conformément au droit international et aux résolutions de l'ONU, sur la liste des territoires non autonomes. Ce qui fait dire à M. Kheddad que tout comme les autres ressources de ce territoire, «l'exploitation du pétrole sans consentement du peuple sahraoui, constitue - un crime de guerre -». En dépit de cela, le Maroc continue à chercher du pétrole dans un territoire qui n'est pas le sien. Ce pays a aujourd'hui quatre blocs d'exploration pétrolière au Sahara occidental. La compagnie pétrolière marocaine d'Etat, ONHYM, a donné 3 de ces permis à des compagnies étrangères. A Zag, dans la partie nord-est du Sahara occidental, à la frontière avec le Maroc, la compagnie irlandaise San Leon Morocco Ltd, et l'anglaise Longreach Oil and Gas Ventures détiennent, avec la compagnie nationale marocaine ONHYM, une licence d'exploration, à terre. Selon les entreprises concernées, la zone Zag pourrait contenir des gisements de gaz. Ces trois entreprises, détiennent en outre une licence d'exploration pétrolière dans le Bassin de Tarfaya, dans la partie nord-ouest du Sahara occidental. La zone est composée de schiste bitumineux. Une petite section de la zone sous licence est réservée à un projet pilote mené par San Leon / ONHYM seulement, et dans laquelle le forage a commencé en 2011. A Boujdour, c'est une filiale de la compagnie Kosmos Energy Ltd basé aux Bermudes qui détient une autorisation d'exploration pétrolière dans le bloc offshore de cette ville. Pourtant, le 29 janvier 2002, il y a onze ans déjà, le sous-secrétaire général de l'ONU pour des Affaires légales, M. Hans Corell, écrivait dans un document adressé au Conseil de sécurité que «si de nouvelles explorations et activités d'exploitation devaient se poursuivre au mépris des intérêts et des vœux du peuple du Sahara occidental, cela serait en violation des principes de la loi internationale». Mais rien n'y fait, malgré tous ces faits accablants, le pillage continue... Lyes Sadoun