Réaction - La presse internationale se veut dubitative sur la façon dont s'est déroulé le tirage au sort du Mondial-2014, qui a eu lieu avant-hier. Elle crie au scandale, en affirmant que tout a été piloté par Blatter et Platini, un Suisse et un Français, comme par hasard. Les Italiens se sentent lésés, et sont convaincus que tout cela a été orchestré par la doublette franco-suisse Platini-Blatter. Le plus énervé est certainement Le Corriere dello Sport, qui n'y va pas par quatre chemins. Il titre en énorme, sur sa Une, «Scandale», et développe dans un article plus que véhément. En voici quelques extraits. «Le Suisse Blatter et le Français Platini dans le même groupe, mais en dehors des groupes de fer ou d'acier, comme le nôtre ou comme celui de l'Espagne et de la Hollande. Ils ont tout décidé. Ce qu'a fait la Fifa lors de ce tirage au sort est contre le football et contre le Mondial.» Violent. Et cela continue. «L'unique incertitude après ce tirage est qui a été l'équipe la plus favorisée : la France ou la Suisse ? Le tour de passe-passe qui a emmené la France dans un groupe tout doux avec la Suisse, l'Equateur et le Honduras caresserait l'absurde si l'on ne connaissait pas les deux protagonistes : le président suisse de la Fifa, Sepp Blatter, et le président français de l'UEFA, qui plus est prochain candidat au trône de l'UEFA, Michel Platini. Ils ont tout manigancé, même la façon dont fonctionne le ranking pour mettre la Suisse parmi les têtes de série. Et surtout, comment enlever la France d'une situation embarrassante et la mettre dans une situation d'extrême facilité. La France jouera contre la pire tête de série, la pire nation sud-américaine, et la pire nation d'Amérique centrale». En Allemagne, on préfère tourner la chose en mettant en avant Ottmar Hitzfeld. L'entraîneur allemand, aux commandes de la Suisse, «ne devrait pas avoir tant de problèmes que cela», affirme ainsi Kicker, qui estime que la France «est sous pression, à cause de la grève et de l'élimination de 2010 qui plane toujours au-dessus des têtes». De l'autre côté de la Manche, les Anglais l'ont mauvaise. Là-bas, peu de mentions sont faites du bol français dans ce tirage au sort. L'Independent met quand même un petit coup derrière la tête de Valcke : «Si vous voulez faire un bon tirage au sort, le ‘no-nonsense Frenchman' est votre homme, particulièrement si vous êtes la France, qui a atterri dans un groupe qui ressemble à une autoroute.» Non, à part ça, les Anglais préfèrent surtout mettre en avant la malchance anglaise au tirage. Il fallait le voir, Javier Clemente, s'étonner du groupe de la France sur le plateau de la Cuatro. Sitôt le tirage au sort effectué, c'est toute l'Espagne qui s'est étonnée du sort réservé à la sélection française. Comme le résume le très sérieux et honnête El País, «grâce à une manœuvre maladroite de la Fifa, la sélection française, qui s'est qualifiée pour le Mondial difficilement, part comme favorite dans un groupe sans grande exigence complété par la Suisse, l'Equateur et le Honduras.» Le parcours Les Espagnols appréhendent un «début brutal» «Embuscade», «Début brutal», «Une finale pour commencer» : la presse espagnole s'accorde à juger «compliqué» pour l'Espagne le tirage au sort du Mondial-2014, qui verra les tenants du titre affronter dès leur premier match les Pays-Bas, finalistes malheureux en 2010. «Jamais le champion du monde sortant et le vice-champion n'avaient eu à s'affronter dès la première phase du Mondial suivant», rappelle le quotidien madrilène Marca. En cas de qualification des deux finalistes du dernier Mondial, le tirage effectué vendredi laisse en outre entrevoir des huitièmes de finale contre les deux premiers de la poule A, parmi lesquels risque de figurer le Brésil, pays organisateur. «Qui a dit peur ?», titre en Une le journal As. «Si elle ne finit pas première (de son groupe), l'Espagne court le risque de croiser le Brésil, rééditant ainsi la finale de la Coupe des Confédérations», souligne, pour sa part, le quotidien catalan Mundo Deportivo, pour qui le «groupe de la mort» est néanmoins le D, qui rassemble Uruguay, Italie, Angleterre et Costa Rica. Seul point positif pour la «Roja» : «Elle évite des rigueurs d'une autre nature, celle du climat», relève El Mundo, qui se réjouit qu'aucun match de l'Espagne en poule ne soit programmé dans les températures étouffantes du nord du Brésil, qui avaient «laissé sans énergie les joueurs en Coupe des Confédérations». L'horaire La Fifa change la programmation de sept matches Les horaires de sept matches du Mondial-2014 ont été modifiés par la Fédération internationale (Fifa) «pour permettre une meilleure adaptation aux destinations les plus chaudes» dans certaines villes, a-t-elle annoncé hier. Initialement prévu à 3h du matin (heure algérienne) dans la nuit du 14 au 15 juin 2014, le duel entre l'Italie et l'Angleterre aura lieu le 14 juin à partir de 23h comme vient de l'annoncer la Fifa. De même, Espagne-Chili se tiendra à 20h le 18 juin et non à 1h du matin dans la nuit du 18 au 19, comme prévu initialement. Côte d'Ivoire-Japon, Cameroun-Croatie, USA-Portugal, Belgique-Russie et Corée du Sud-Algérie ont également changé d'horaire. La chance Ballack voit l'Allemagne championne du monde L'Allemagne constitue l'un des grands favoris de la prochaine Coupe du monde, mais les coéquipiers d'Ozil devront faire face à une phase de poules compliquée en affrontant le Portugal de Cristiano Ronaldo, mais aussi deux autres nations redoutables, le Ghana et les Etats-Unis. «Je sais que l'Allemagne est bien préparée» a indiqué Michael Ballack à Goal. «C'est une bonne équipe, ils ont désespérément envie de gagner le titre, ils iront là-bas pour le titre j'en suis tout à fait sûr». La confiance Hayatou rassurant Le président de la CAF, Issa Hayatou, qui préside aussi le comité d'organisation de la Coupe du monde 2014, se veut rassurant quant au bon déroulement de l'événement, même si tout n'est pas encore prêt au Brésil. «On ne peut pas dire que tout est fin prêt. Mais à la lumière de ce qui a été fait et de ce qui s'est dit, de l'engagement non seulement de la Fifa mais du gouvernement brésilien, il y a lieu d'espérer que cette Coupe du monde remplisse complètement l'attente du monde entier (...). Je peux vous dire que les six mois qui nous restent nous permettrons de parfaire les choses, de gommer les petites imperfections. Mais tout sera prêt. Nous organiserons au mois de juin une belle Coupe du monde qui donnera satisfaction aux uns et autres. Nous ne ménagerons aucun effort pour que cette compétition soit un grand succès », a déclaré Issa Hayatou en conférence de presse. Des propos à juger sur pièces au mois de juin prochain. Le sort Kalou : «Quand même soulagé» Alors que son équipe, la Côte d'Ivoire, affrontera la Colombie, la Grèce et le Japon, Salomon Kalou est «soulagé» de ne pas tomber dans le groupe de la mort. «On est quand même soulagé parce que pour une fois, on n'a pas hérité du groupe de la mort. On est heureux même si on sait que tous les matches sont difficiles pendant une Coupe du monde. C'est quand même bien de ne pas tomber dans une poule trop relevée comme ce fut le cas lors des dernières éditions (...), il faut rester méfiant parce que c'est une Coupe du monde et toutes les équipes vont vouloir faire une grande performance. Il s'agit de bien se préparer dans nos clubs. Même si ce n'est pas une poule difficile, il faut concrétiser», a ainsi déclaré l'interntional ivoirien dans une interview accordée à Sport24. Le pronostic Appiah prédit des surprises Malgré un tirage au sort très difficile ayant placé le Ghana avec l'Allemagne, le Portugal et les Etats-Unis, le sélectionneur des Black Stars, Kwesi Appiah, prédit des surprises. «C'est bien de rencontrer l'Allemagne et les USA que nous avons battus en huitièmes de finale de la Coupe du Monde 2010. Nous avons un bon groupe par rapport a 2010 et je suis certain qu'il y aura beaucoup de surprises dans ce groupe», a déclaré Kwesi Appiah, avant de conclure : «Nous sommes prêts à jouer n'importe quelle équipe.» En 2010, le Ghana et l'Allemagne jouaient déjà dans la même poule. La Nationalmannschaft l'avait emporté (1-0) dans un match sans enjeu, la Serbie et l'Australie étant éliminées.