Menu - Pour leur entrée en lice au Mondial, le 17 juin prochain, les Verts croiseront le fer avec «le favori du groupe», la Belgique, qui a le vent en poupe. Même si les clubs ne suivent pas et traînent dans le wagon du football européen, l'équipe nationale belge, elle, flambe depuis plus d'une année sur le Vieux continent. En 2012, la Belgique occupait une banale 53e place au classement Fifa. Quelques mois plus tard, elle se retrouve 10e, ce qui lui a permis d'être retenue comme tête de série lors du dernier tirage au sort du Mondial. Et c'est face à cet adversaire, que les observateurs, dont le grand Johann Cruijff, mettent déjà dans le chapeau des favoris, que les Verts de Vahid Halilhodzic débuteront leur aventure au Brésil. Ce sera face à une sélection qui a soif de reconnaissance et d'un retour sur la scène mondiale que les Algériens devront se mesurer. La traversée du désert a été longue pour le football belge, et ce, depuis un huitième de finale du Mondial en 2002 et ce but injustement refusé à Marc Wilmots, devenu aujourd'hui le sélectionneur des Diables Rouges. Il a fallu attendre l'année 2008 pour voir la nouvelle génération des Kompany, Fellaini, Vermaelen et autre Mirallas rallumer la flamme en atteignant les demi-finales des jeux Olympiques de Pékin. Les éliminatoires du Mondial-2014 ont alors confirmé la renaissance de cette sélection, qui a suscité un engouement sans pareil dans un pays confronté à des visées de scission entre Wallons et Flamands. A titre illustratif : à la fin des années 2000, la sélection évoluait devant à peine 10 000 spectateurs, aujourd'hui elle joue à guichets fermés ! En août dernier, pour le match amical contre la France à Bruxelles (0-0), l'Union royale a mis sept minutes pour vendre les 45 000 places, c'est dire l'hystérie qui entoure cette équipe et la vague d'enthousiasme qui caresse toute la Belgique. L'Union royale belge des sociétés de football association, qui n'est autre que la fédération, est en plein renouveau en reformatant le programme de formation à la base afin de redonner à la balle ronde son éclat d'il y a quelques années ou décennies. La génération des Fellaini, Hazard, Lukaku, Chadli, De Bruyne, Courtois et autre Benteke, un savant amalgame qui fait rappeler celle française des black-blanc-beur, est arrivée à maturité et a faim de consécration, notamment depuis l'arrivée de Marc Wilmots, qui a insufflé un nouveau style offensif et un caractère à cette équipe. Avec une moyenne d'âge de 24 ans, la sélection belge incarne l'avenir, elle qui a dominé son groupe qualificatif en alignant huit victoires pour deux matchs nuls seulement et aucune défaite. Le fait que plusieurs joueurs qui évoluent en Premier League anglaise ont pris du galon, a contribué à la maturité d'une sélection qui s'identifie à son capitaine (et capitaine de Manchester City), Vincent Kompany, d'origine congolaise, comme le sont Lukaku et Benteke. Tout un symbole pour une sélection multicolore qui fédère tout un pays et renforce sa «Belgitude». L'objectif Faire comme à Mexico Les spécialistes de la balle ronde mondiale, comparant cette équipe belge à celle de 1986, demi-finaliste du Mondial mexicain, estiment qu'elle est plus talentueuse, mais elle doit confirmer plus haut, d'autant que Wilmots a apporté davantage de rigueur tactique, notamment en défense où elle peut mieux faire. Confrontée au même problème de la formation que l'Algérie, la Belgique compte également sur ses expatriés pour faire la différence et écrire une nouvelle page d'histoire au Brésil. Les Verts sont avertis. L'optimisme Pour Drid, les Verts pourront passer au second tour L'ex-gardien de but algérien, Drid Nasreddine, estime que les Verts pourront passer au deuxième tour au Brésil. Commentant le tirage au sort donnant le onze national dans un groupe «jouable», il dira que «les poulains de Halilhodzic ont les atouts pour faire valoir cette prétention», plaçant toutefois les Belges comme favoris. «L'essentiel est que ce tirage nous a épargné de grosses cylindrées comme le Brésil, l'Espagne, l'Argentine et l'Allemange. On peut dire que les Verts sont mieux lotis que le Ghana qui trouve sur son chemin l'Allemagne, le Portugal et les USA», a-t-il ajouté. «A ce stade de la compétition, il faut mieux négocier les deux premières sorties et ne pas verser dans l'euphorie comme en 1982. Notre onze national dispose aujourd'hui d'une ossature aguerrie, et aura certainement son mot à dire», a-t-il conclu insistant sur une bonne préparation avec des matches amicaux bien relevés. Le souvenir 10 ans après...les retrouvailles Algériens et Belges se sont rencontrés à deux reprises, par le passé. La dernière confrontation remonte à l'année 2003, plus précisément le 12 février, en amical. Ce jour-là, à Annaba, les Belges l'avaient emporté sur le score de 3 buts à 1, grâce à un doublé de Mpenza et un but Sonck, alors que Djamel Belmadi était l'auteur de la seule réalisation algérienne, en toute fin de partie. Mais le match qui avait fait couler encre et salive, était celui disputé à Bruxelles, le 14 mai 2002, au stade Roi Baudouin, toujours en amical. Drivée par Rabah Madjer, la sélection algérienne, composée en majorité de joueurs locaux, avait fourni une prestation de haute facture dans une rencontre qui s'est soldée sur un score nul et vierge. «Une interview fictive» de Madjer à la presse locale, avait provoqué un bras de fer entre ce dernier et le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, ce qui lui avait coûté son poste.