Rendez-vous - Vingt-deux artisans et tisserandes issus de l'Algérie profonde se mobiliseront au cours de ces journées afin de remettre au goût du jour l'élégance de ce costume séculaire. Depuis trois ans, en cette période de l'année, se déroule, du 16 eu 21 décembre, au Palais de la culture le festival de l'habit traditionnel, une manifestation culturelle institutionnalisée depuis 2010 par le ministère de la Culture. Madame Amamra, directrice du Musée des arts traditionnels d'Alger (Dar Khedaouedj el-amia) et commissaire de l'événement appelé à devenir une tradition, a bien voulu nous donner un avant-goût de la manifestation qui se déroulera autour de l'habit féminin : «la mlahfa très vieux costume séculaire». Appelé «mlahfa, chtata, chedda ou houli selon la région où il est porté, ce vêtement est une longue robe drapée qui peut comprendre jusqu'à six mètres de large. Ample et élégante, elle est maintenue aux épaules par des fibules en or ou en argent et attachée à la taille par une ceinture en laine de couleurs qui dessine la silhouette. La ceinture peut être réalisée, chez les familles nanties en or ou en argent. Madame Amamra a émis un regret quant à la disparition en Kabylie de cette tenue appelée «takssiwt». Les techniques du tissage de la mlahfa varient selon les régions et la matière utilisée également, qui peut être de la soie. A savoir que la mlahfa n'a jamais disparu de Ghardaïa, Tlemcen, Oued Souf, Biskra et les Aurès. Vingt-deux artisans et tisserandes issus de l'Algérie profonde, se mobiliseront au cours de ces journées afin de remettre au goût du jour l'élégance de ce costume séculaire et faire en sorte qu'il revienne habiller ces dames attachées à leurs origines. La directrice du Musée des arts traditionnels signale que des stylistes des deux sexes viendront se joindre aux artisans et artisanes, notamment Yasmina, Nassila, Zine Laroussi et Omri Fayçal. Ces designers de la mode vestimentaire apporteront un nouveau regard sur la mlahfa «costume civilisationnel algérien» en l'associant à de nouvelles matières et textiles et à de nouveaux bijoux seyant au monde moderne. En marge de l'exposition des costumes, deux ateliers sont programmés, le premier concerne le tatouage au henné, un des ornements de beauté de la femme. Quant au deuxième, il se rapporte au rituel de «lahzam » de la mariée, journée-symbole où un garçon attache la ceinture autour de la taille de la jeune femme faisant référence à l'arrivée dans son nouveau foyer. Notons que les festivals précédents ont restitué la «blousa de l'Ouest algérien» et l'habit traditionnel citadin.