La «colline oubliée» Distante de cent kilomètres du chef-lieu de wilaya, cette région pittoresque recèle des potentialités touristiques encore inexploitées. A découvrir. A partir de Seddouk, en empruntant une route tortueuse qui n?en finit pas de grimper jusqu?à cent mètres d?altitude, on découvre Beni Maouche, l?«eldorado local». D?une beauté spectaculaire, ce massif montagneux est parsemé de villages abandonnés, témoins d?une civilisation millénaire. Ce site archéologique est encore à l?état naturel. Ces villages pittoresques de montagne peuvent conférer à cette commune pauvre une vocation incontestablement touristique, susceptible de constituer des créneaux pour des projets d?investissement. Ces maisons situées à 100 mètres d?altitude constituent un remarquable site de montagne. Loin des bruits et de la pollution, ce lieu de mémoire et d?histoire peut constituer une source d?inspiration pour les architectes, les urbanistes, les archéologues et même les artistes. Le pèlerinage dans ce «coin de paradis» est inoubliable. Abdelkrim Boukhiba, qui s?y connaît en tourisme et qui a déjà fait ses preuves à Alger, a trouvé un bon refuge. Voulant redorer le blason de la capitale des Hammadites, M. Boukhiba monte sa propre agence de tourisme, Massiva-Travels, à Béjaïa-ville et crée l?Office du tourisme et de la culture de la Soummam (Otcs), organisme privé qu?il préside. Entouré d?une équipe jeune et dynamique, M. Boukhiba ambitionne de marier la culture et le tourisme, de Tazmalt à Kherrata. Cet homme de terrain veut du concret. Accompagné d?une forte délégation, il se rend à Beni Maouche et y installe la première annexe de l?Office du tourisme. Une destination touristique d?avenir est ainsi née pour relancer un tant soit peu l?économie et créer des emplois. Selon M. Boukhiba, d?autres annexes sont en projet et verront le jour incessamment dans d?autres communes (Akfadou, Adekar, Hammam Sillal, Ath Waghlis...) pour développer le tourisme de montagne et le tourisme thermal. M. Boukhiba évoque les grands axes de son projet : «Le site de Beni Maouche est sorti de l?oubli. Je me sens au paradis. C?est une belle région et une belle montagne mais il faut la protéger. Cette annexe va justement protéger ce site. Nous voulons transmettre le message aux opérateurs, impulser des circuits touristiques pour faire de Beni Maouche une destination touristique par excellence. Nous attendons des pouvoirs publics une aide concrète. Marier le tourisme et la culture est notre objectif. Il faudrait inculquer une éducation touristique et culturelle à nos enfants. La chanteuse Louisa est, aujourd?hui, avec nous. J?appelle d?autres artistes pour que Beni Maouche devienne une destination culturelle. Les portes restent ouvertes à tous les Algériens.» Le secrétaire général de l?APC de Beni Maouche est, quant à lui, très optimiste : «Aujourd?hui, nous avons cassé un tabou. Beni Maouche ne sera plus une colline oubliée. Notre premier objectif est de sauvegarder le site. L?APC va placer un gardien sur place. Juste au-dessus du site, il y a une source naturelle. Les ingénieurs de l?hydraulique se sont rendus sur les lieux ; ils ont conclu que cette source peut donner 15 litres d?eau par seconde. Nous voulons réaliser une piste pour ensuite acheminer l?eau. Nous allons faire appel aux investisseurs et, pourquoi pas, produire un jour une eau minérale comme Toudja ou Ifri», affirme-t-il. Le chemin est encore long, mais quand les idées trouvent les moyens, tout peut devenir réalisable. La beauté du site et l?hospitalité de la population incitent à y aller et à y retourner. Cet eldorado est à visiter absolument.