Résistance L?éducation religieuse telle que transmise est rejetée par le privé. L?ancien manuel d?éducation islamique aux pages jaunies par deux décennies (1980-2000) de «bons et loyaux services» s?est vu cloué au pilori. En 2002, les officiels se sont rendu compte de ses défauts. On nous apprend, de la manière la plus officielle qui soit, que l?édition-mère est truffée d?idées et de valeurs contraires à celles de notre société. Il paraît que maintenant, nous aspirons à vivre au IIIe millénaire. A croire qu?avant 2002? Cet optimisme a de quoi dérouter. Des questions multiples s?y cachent et risquent de nous faire prendre les vessies pour des lanternes. D?abord, le timing de ce changement. L?idée de revoir le contenu de ce manuel remonte à 1998. Le ministre a dû tempérer son souhait et retarder cette décision. Pourquoi ce retard de quatre ans ? Pour la simple raison que les forces d?inertie conceptrice de l?ancienne mouture et toujours aux commandes ont montré les dents : «Pas touche aux sciences humaines, elles sont la matrice féconde qui nourrit les jeunes, les futurs électeurs, à la source de notre idéologie.» Quatre ans se sont écoulés ; de nouveaux rapports de force, mais fragiles, sont apparus. Et la concession, minime, sera faite. Changer le manuel mais pas l?essentiel : le programme, l?intitulé de la discipline et les objectifs. l L?exemple de la Norvège est instructif en matière de respect des droits religieux. De tout temps, l?enseignement de la religion chrétienne a existé dans les écoles de ce pays. A la fin des années 1990, à la suite d?une arrivée massive d?étrangers musulmans, les autorités norvégiennes ont remanié cette discipline scolaire (l?éducation religieuse) en y incorporant l?enseignement des autres cultes, l?islam notamment. Ce changement n?était que de façade ; les nouveaux manuels n?ont pas éliminé les anciennes pratiques des maîtres, chrétiens de confession. Les associations musulmanes implantées en Norvège montent au créneau. Il se murmure de plus en plus que la Norvège tend à couper la poire en deux : effacer cet héritage qui remonte à l?époque de l?Eglise omniprésente ; plus d?enseignement religieux à l?école. Il se fera dans les familles, les églises, les mosquées et les synagogues. Le parallèle est de mise avec l?Algérie. La mondialisation a entraîné des déplacements massifs de populations. La tendance va en s?amplifiant et l?Algérie ne sera pas en reste. La solution réside dans leur intégration, basée sur la tolérance et le respect des lois. A grand pas se dessine ?mondialisation et survie de l?humanité obligent ? une religion universelle : celle de la citoyenneté. Elle est la seule à établir les bases de la paix. Celle des âmes et celle entre les peuples. Refuser cette alternative revient à tourner le dos au progrès? au IIIe millénaire.