Incertitudes Malgré l?optimisme affiché par la plupart des athlètes qui ont obtenu leur qualification et les assurances du président de la FAA à la veille de ces IXes championnats, les incertitudes planent? Le président du Comité olympique algérien (COA), Mustapha Berraf, n?est pas aussi optimiste que les athlètes quant à la participation algérienne au grand rendez-vous parisien. «Je ne suis pas optimiste du fait que la préparation a connu des hauts et des bas, et vous connaissez bien les difficultés que vit la discipline. A mon avis, il s?agit pour nous de nous remettre en question pour mieux préparer l?avenir et pour que nos athlètes aient suffisamment de ressources pour se surpasser. Car faire des résultats à ce niveau nécessite une entrée dans une synergie internationale, de grands moyens à déployer et des préparations spécifiques adaptées aux athlètes et aux compétitions. On ne peut pas faire de la haute performance avec des conditions d?amateurs ! Il y a le sport professionnel qui nécessite de la prospection, du travail de réflexion, de l?analyse, de la méthodologie et un suivi intensif. Je ne dirai pas que ce n?est pas le cas de la FAA, mais quand on sait que jusqu?à ce jour nous ne sommes pas arrivés, par exemple, à aligner les salaires de nos entraîneurs avec ce qui se fait au Maghreb ou au Moyen-Orient, on ne peut pas prétendre faire des miracles. Que peut faire un technicien avec 20 000 DA/mois pour préparer un champion du monde ou olympique ? Certes, aujourd?hui, les pouvoirs publics sont motivés et disposés à aider l?athlétisme pour «décoller» de nouveau, mais il est évident qu?il y a des bureaucrates à différents niveaux qui bloquent, car n?ayant rien compris au rôle du sport dans le monde moderne. Le sport est la nouvelle industrie du troisième millénaire, s?ils veulent bien se décarcasser.» Du côté de la FAA, et malgré la situation précaire de notre athlétisme et les séries de crise qui l?ont secoué depuis quelques années déjà en raison de l?instabilité à la tête de la DEN, on essaye d?afficher une belle image. Pour la fédération, la préparation des sélectionnés se déroule bien et les athlètes, bénéficiant de contrats-programmes, ont choisi leur camp d?entraînement, que ce soit à Alger ou à l?étranger, dans la perspective des championnats du monde. Les sélectionnés seront appelés à participer, en ce début d?août, à quelques meetings pour procéder aux différents réglages, alors que d?autres, notamment Saïdi Sief, récemment autorisé par l?Iaaf à reprendre la compétition, devront réaliser les minima avant le 13 août pour espérer prétendre à une place parmi la délégation qui ralliera Paris. Les Aït Salem (5 000 m), Ould Bouchiba (3 000 steeple), Benida Nouria (800 m), Saïd Guerni Djabir (800 m), Hamad (saut en hauteur) et éventuellement Saïdi Sief (5 000 m) n?auront pas la tâche aisée face au gotha mondial de l?athlétisme. Ce qui est certain, c?est qu?au regard des derniers championnats d?Algérie et du meeting international de Sonatrach, les performances de notre athlétisme sont en baisse et ne prêtent pas à l?optimisme, à l?exception de quelques cas comme Saïd Guerni ou Hamad, voire Saïdi Sief qui pourront être de nouveau «les arbustes» qui cacheront la forêt. Et ce, malgré les sommes colossales (subventions, bourses à l?étranger,?) qu?a toujours consacrées l?Etat pour prendre en charge la discipline et qui, dans plusieurs cas, ont pris d?autres chemins que ceux de booster la performance.