Situation - La ville de Ghardaïa retrouve, selon l'APS, son rythme habituel et son calme, au terme de plusieurs journées de protestation. Les émeutes avaient éclaté, mardi dernier, dans divers quartiers pour dénoncer «les promesses non tenues par les autorités locales en matière d'attribution de logements et de lots de terrain». La soirée a été suivie par des incidents similaires entre jeunes près du Souk de la ville. Des jeunes armés de barres de fer se sont rassemblés sur la voie publique avant de dresser des barricades à l'aide d'objets hétéroclites et de brûler des pneus dans les points névralgiques de la ville, obligeant de nombreux commerçants à baisser leurs rideaux entraînant le gel de plusieurs activités. La ville n'a cessé de connaître des mouvements de protestation depuis plusieurs mois.Ces mouvements se sont traduits par des émeutes et des regroupements faisant intervenir les forces de l'ordre. On citera dans ce cadre l'incident qui a émaillé la fin d'un match de football à la fin du mois de novembre dans la localité de Guerrarra, située à 120 km au Nord-Est de Ghardaïa. En effet, des affrontements ont éclaté à la sortie du stade après une rencontre de football opposant deux équipes locales pour le compte du championnat de wilaya qui s'est déroulé dans le fair-play. Des jeunes se sont livrés à des actes de vandalisme et de pillage saccageant et incendiant les locaux commerciaux, les véhicules privés ainsi que l'immobilier urbain du quartier adverse. Même scénario a été vécu en mai 2013 suite à un conflit tribal. De personnes, dont des policiers, ont été blessés suite à des échauffourées sporadiques et récurrentes entre jeunes des communautés Malékites et Ibadites dans les quartiers de Ghardaïa et du ksar de Mélika. Des groupes de jeunes des deux communautés ont commencé à se lancer des pierres, des cocktails Molotov et à enflammer des pneus, créant un climat d'insécurité près du quartier de Théniet El-Makhzen et aux environs des ksars de Mélika et de Béni-Isguen, où le trafic routier a été interrompu. D'autres actes de violence ont été observés dans cette wilaya avec des heurts entre citoyens qui se sont produits dans les quartiers d'El-Aïn et de Bab El-Haddad ou encore les émeutes qui ont éclaté à Métlili pour dénoncer les coupures de courant intempestives de Sonelgaz. La gravité de la situation a précipité la visite du Premier ministre à cette wilaya, en proie à des tensions tribales, pour tenter d'apaiser les esprits promettant la concrétisation prochaine des nombreux projets en chantier. La visite, a en outre, été consolidée, par la fermeture pure et simple du marché Souk El Djemaâ, pour éviter de nouveaux conflits tribaux. Finalement la visite de Sellal dans la vallée du M'Zab, en octobre dernier, n'a pas permis la réconciliation entre les deux communautés arabophones et berbérophones sans oublier le grand volet social qui doit être pris au sérieux ! Certes, aujourd'hui c'est le retour au calme, mais les autorités locales se mobilisent pour que la situation se normalise définitivement. C'est le défi qu'elles doivent relever.