Décision - Le wali de Ghardaïa ordonne l'ouverture d'une enquête sur les incidents qui ont secoué la ville dans la nuit de dimanche à lundi des quartiers de la ville de Ghardaïa et la prise de mesures qui s'imposent à l'encontre de leurs auteurs. Ahmed Adli a indiqué à l'APS qu'un dispositif de sécurité visant la sécurisation des biens et des personnes sera également renforcé, afin d'éviter les échauffourées récurrentes entre les jeunes, soulignant que «l'ensemble des problèmes peuvent être surmontés dans le calme, le dialogue et la concertation». Une dizaine de personnes, dont des policiers, ont été légèrement blessées suite à des échauffourées sporadiques et récurrentes entre jeunes des deux communautés (malékites et ibadites), lors de ces incidents survenus dans des quartiers de Ghardaïa et à ksar Mélika. Les affrontements entre jeunes des deux communautés se sont poursuivis jusqu'au petit matin d'hier lundi. Un magasin a été incendié et du mobilier urbain saccagé, avant qu'un important dispositif de sécurité mis en place, ne maîtrise la situation. Des groupes de jeunes des deux communautés ont commencé à se lancer des pierres, des cocktails Molotov et à brûler des pneus, avant que la situation ne déborde, créant un climat d'insécurité près du quartier de Théniet El-Makhzen et aux environs des ksars de Mélika et de Béni-Isguen, où le trafic routier a été interrompu pendant toute la matinée. L'ensemble des commerçants a baissé rideau en signe de protestation contre l'insécurité et la peur des débordements, casse, vols et incendies. Un sit-in a été organisé le même jour par des commerçants ibadites devant le siège de la wilaya pour appeler à la sécurité des biens et des personnes. Une délégation représentant ces commerçants a été reçue par le wali qui a écouté leurs doléances, avant que ces dernières ne débordent sur des revendications exigeant la libération des jeunes présumés destructeurs et voleurs de câbles et tuyauteries d'une entreprise étrangère exerçant dans la région de Touzouz. A l'origine de ces échauffourées récurrentes et sporadiques, les questions du foncier dans la vallée du M'zab et les constructions illicites. «Ces échauffourées ont éclaté suite à la construction par un ibadite à Mélika d'un mur fermant l'accès à un cimetière malékite», selon des jeunes malékites de Theniet El-Makhzen. Ces derniers ont réagi en essayant de détruire le mur construit illicitement, avant l'intervention des autorités de la daïra de Ghardaïa qui l'ont démoli. Les jeunes du quartier de Théniet El-Makhzen, dans la commune de Ghardaïa, non satisfaits de la démolition du mur, ont bloqué les axes principaux de la ville en dressant des barricades, réclamant l'arrestation de la personne à l'origine de l'incident, a-t-on relevé sur place. Des affrontements entre jeunes des deux communautés ont ensuite éclaté, avant que les forces anti-émeutes, déployées à titre préventif à travers les points sensibles de la ville de Ghardaïa, n'interviennent en faisant usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser les antagonistes. La route nationale RN-1 a été momentanément coupée à la circulation par les jeunes, qui ont utilisé des pierres et des pneus enflammés, avant que le trafic ne reprenne sous les yeux des forces de l'ordre. Plusieurs sages de la ville de Ghardaïa tentent d'user de leur notoriété pour apaiser les esprits et éviter que la situation ne dégénère.