Quatorze personnes présumées impliquées dans les échauffourées entre jeunes qu'a connues, dans la nuit de dimanche à lundi, la ville de Ghardaïa, ont été placées mardi soir sous contrôle judiciaire, a appris hier l'APS auprès de la Cour de Ghardaïa. Ces personnes, dont sept mineurs scolarisés, ont été interpellées en flagrant délit pour actes de «vandalisme», «destruction de biens publics et privés» ainsi que pour «coups et blessures sur corps constitués», a précisé la même source. Les mis en cause ont été placés sous contrôle judiciaire et l'enquête suit son cours pour déterminer les responsables de ces incidents qui ont secoué des quartiers de Ghardaïa et les ksars de Mélika et Béni Isguen, a ajouté la même source. Des affrontements récurrents et sporadiques entre jeunes (ibadites et malékites) ont commencé au début du mois d'avril dernier dans le quartier séparant Théniet El Makhzen et Ksar Béni Isguen, avant de passer à un autre quartier entre les jeunes de Théniet El Makhzen et Mélika, suite à la construction illicite par un ibadite, samedi dernier, d'un mur à Mélika bloquant l'accès à un cimetière Malékite. Des groupes de jeunes des deux communautés se sont lancés des pierres, des cocktails Molotov et enflammés des pneus, créant un climat d'insécurité près du quartier de Théniet El Makhzen et aux environs des ksars de Mélika et de Béni Isguen. Ils ont également bloqué le trafic routier par des barricades et autres objets hétéroclites, avant que les forces antiémeutes, déployées à titre préventif à travers les points névralgiques de la ville de Ghardaïa, n'interviennent en faisant usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser les antagonistes. Actuellement, l'intervention des éléments des forces de sécurité a permis la maîtrise de la situation et un calme précaire, violé de temps à autre par des écoliers et autres provocateurs, règne sur la ville où une partie des commerçants ibadites ont baissé rideaux, en signe de «protestation contre le climat d'insécurité», selon leurs propos. Plusieurs Imams et sages des deux communautés tentent d'user de leurs notoriétés pour apaiser les esprits et éviter que la situation ne dégénère vers des actes de casse, de pillage et d'incendie de magasins et autres biens de personnes. Hier, le wali de Ghardaïa a reçu en fin de matinée les représentants les plus influents des deux communautés afin de mettre en place des mesures concrètes visant à effacer les stigmates de ces incidents et éviter qu'ils ne se répètent.