Pour se rendre à Iflissen Levhar (les gens de la mer) en opposition à Iflissen Melil, ce ne sont pas les chemins qui manquent. A partir de Tigzirt, vous pouvez rejoindre la localité en une demi-heure via la RN 24 qui longe sa côte, cette côte qui ne l'a jamais nourrie, ou encore par le CW 252 et la RN 71. La verdure des collines parsemées de broussaille qui se fond dans l'azur de la Méditerranée ne manquera pas d'émerveiller le visiteur. Lârch des Iflissen, et non la commune en tant qu'entité administrative, est composé de quatre groupes de villages ou de quatre ârchs, à savoir Aït Zrara, Aït Himed, Aït Zouaou et Tifra. La population de 14 288 âmes est disséminée sur 38 villages éparpillés sur une superficie de 66,87 km2, nous pouvons citer, entre autres, le chef-lieu de la commune Agouni Moussi, Aït Youssef, Boukellal, Boumaghis, Icheboubène, Ighil Bouswel, Iguer n'Salem, Taksebt, Tala n'Chebiha, etc. L'origine du nom des ârchs des Iflissen, voisins des Aït Djennad, est controversée. Si certains affirment que ce mot est d'origine berbère signifiant «pirate», d'autres, en revanche, affirment qu'il est tiré du mot «flissas», ces fameux sabres droits qu'ils fabriquaient autrefois et qui leur ont valu leur réputation de guerriers redoutables, selon l'historienne Camille Lacoste-Dujardin, auteure du livre Opération oiseau bleu». La commune d'Iflissen est une commune martyre. Elle compte officiellement 502 chahids. Selon la même auteure «Au début de la Guerre d'Algérie», à l'automne 1956, fut tentée, par les services secrets français, en Kabylie, chez les Iflissen Lebhar, l'opération «Oiseau bleu». Elle consistait dans la création de «contre-maquis» clandestins destinés à discréditer le FLN. Or, c'est à l'avantage de ce dernier qu'à tourné cette affaire, les hommes recrutés et armés par les services français s'étant révélés être des «rebelles» (moudjahidine, ndlr).