Hier soir, le calme qui avait prévalu dans la capitale M'zab depuis le week-end dernier, a été brutalement rompu par les habitants de deux quartiers qui, pour des raisons qu'on ignore encore, se sont livré bataille à coups de pierres et autres projectiles. Les forces de l'ordre ont dû intervenir. Conséquence : des blessés des deux côtés et des arrestations. Quelques heures auparavant, Baraki a été le théâtre d'émeutes pour le logement. Les forces de sécurité sont en effet intervenues dans la soirée d'hier, pour mettre un terme à des heurts nocturnes entre jeunes des quartiers du souk et Hay El-Moudjahidine de la ville de Ghardaïa. Des jeunes ont profité de la tombée de la nuit pour instaurer un véritable «couvre-feu» et un climat d'insécurité, émaillé de jets de pierres et autres projectiles hétéroclites de part et d'autre sur les passants dans les ruelles exiguës des quartiers de Ghardaïa. Les éléments des brigades anti-émeutes dépêchés sur les lieux pour faire cesser les heurts ont été pris pour cible par les jeunes et ont dû utiliser les gaz lacrymogènes pour disperser les fauteurs de troubles. Des interpellations et arrestations ont été opérées par les services de police. Le week-end dernier, la situation était revenue à la normale dans différents points névralgiques de Ghardaïa à la faveur du renforcement de la présence des forces de l'ordre. Celles-ci sont intervenues pour mettre fin aux actes de violence et de vandalisme survenus dernièrement dans cette ville, mais aussi après l'affichage des listes d'attribution de plus de 1 340 logements sociaux et de lots de terrain dans la commune de Ghardaïa. Le retour au calme après l'affichage des listes des bénéficiaires a permis la réouverture des commerces, l'intensification de la circulation routière à travers les différents quartiers de la vallée du M'zab, où les habitants vaquaient normalement à leurs occupations quotidiennes. «Les promesses non tenues par les autorités locales en matière d'attribution de logements et de lots de terrain», étaient à l'origine d'échauffourées qui avaient éclaté dans divers quartiers de Ghardaïa. Mais en plus des mouvements revendicatifs, des affrontements entre les populations locales de Ghardaïa se sont souvent produits ces derniers temps. Une petite étincelle suffit en effet pour mettre le feu aux poudres. Une situation qui semble s'inscrire dans le temps et qui suscite moult interrogations. A 700 kilomètres de Ghardaïa, c'est la capitale qui s'est embrasée dans l'après-midi d'hier. Le logement a fait encore sortir des gens dans la rue à Baraki plus précisément. Des citoyens habitant des immeubles vétustes et des bidonvilles dans les quartiers «Diar El-Baraka», «Haouch Bega» et «Saliba», ont barré des routes à l'aide des pneus et de pierres, pour protester contre le «retard accusé dans leur relogement dans des habitations décentes». Ainsi, le chemin de wilaya n° 15 au niveau de «Haouch Bega», la rue Saïd-Yahiaoui au niveau du quartier «Diar El-Baraka» et une partie de la route reliant Baraki à Gué de Constantine, ont été bloqués devant la circulation. Des blessés sont à déplorer parmi les forces de police, qui sont intervenues pour rétablir l'ordre public et dégager les rues fermées, ainsi que parmi les protestataires.