Colère - Des habitants de la daïra de Souk El-Tenine ont durci hier, mardi, leur mouvement de protestation en observant une grève générale. Cette action de protestation a été déclenchée pour revendiquer l'achèvement d'un projet devant alimenter leurs localités en gaz naturel. Les protestataires, qui ont obstrué durant deux jours des routes menant à leur agglomération ou la traversant, comme la RN9 reliant Béjaïa à Sétif et la RN43 joignant Béjaïa à Jijel, demandent la «levée des contraintes bloquant le parachèvement d'un projet de connexion de toutes ces localités au réseau public de distribution de gaz naturel». Le projet d'alimentation en gaz naturel de Souk El-Tenine est en souffrance depuis une dizaine d'année en raison de l'opposition de quelques particuliers du village limitrophe de Tidelsine, au passage des canalisations sur leurs terres. Une réunion d'urgence a été tenue dans la journée d'hier, mardi, au siège de la wilaya pour tenter d'apaiser les tensions et entrevoir des solutions pratiques à même de concrétiser ce projet. «Les gens ont perdu patience, à force d'atermoiements», a déploré un élu de Souk El-Tenine, lors de cette réunion. De son côté, le wali de Béjaïa, Ahmed Hamou Touhami, a indiqué que «les réseaux dans les villes concernés (Souk El-Tenine, Melbou et Ziama) sont achevés et ne nécessitent désormais que la mise en place d'un tronçon de 1,5 km de canalisations de huit pouces pour les mettre en service». Il a, cependant, déploré que «faute d'exploitation, ces réseaux ont subi des dégâts et qu'il va falloir les reprendre en main». Il reste maintenant, a-t-il dit, à «convaincre les opposants du village de Tidelsine de tempérer leur ardeur et permettre à la SDE de passer à l'acte», précisant qu'une réunion de concertation sera tenue lundi prochain afin de les amener à de meilleurs sentiments. «Tidelsine est déjà alimenté en gaz. Ses habitants n'ont pas le droit de priver les autres d'en jouir», s'est-il offusqué, n'excluant pas au cas échéant, de «leur fermer les vannes», voire de recourir à la force publique. «Nous sommes un Etat de droit. Nous nous refusons à cette solution. Mais si c'est nécessaire on va devoir y arriver», a-t-il expliqué aux élus et représentants des protestataires présents, les exhortant toutefois, à convaincre ces derniers pour suspendre leur mouvement qui «malgré sa légitimé fait beaucoup de mal aux citoyens et à l'économie locale».Le directeur du centre de distribution d'électricité et du gaz (SDE-Est) a relevé, quant à lui, que «bien que les délais de vie du marché aient été dépassés, l'entreprise est disposée à reprendre du service dès la libération du couloir de servitude», en appelant à la rescousse l'entreprise Kanaghaz ou Cosider, deux entreprises publiques spécialisées, pour ce faire. - La wilaya de Béjaïa est la région qui a connu le plus grand nombre de mouvements de protestation durant l'année 2012, selon des chiffres révélés par le DG de la Sûreté nationale (DGSN). Pas moins de 4 536 actions de protestation ont été enregistrées cette année, dont 3 029 classées «actions violentes», selon la même source. Cette région arrive en tête avec plus de 10 % du nombre des mouvements de protestations enregistrés à l'Est du pays suivie des wilayas d'Annaba et de Mila avec 9 % et 8 %. C'est le problème du logement qui est la raison première de la colère sociale dans la plupart des cas.