Explications - Hier, le ministre de la Communication a levé toute équivoque concernant l'article 7 du projet de loi sur l'audiovisuel concernant les chaînes thématiques. «Afin de mettre un terme à toute confusion, je propose un amendement concernant cet article 7 du projet de loi sur l'audiovisuel lié aux chaînes thématiques qui a suscité une mauvaise compréhension, mais sans pour autant toucher aux fondements et aux principes de la loi organique relative à l'information» , a déclaré Abdelkader Messahel, lors de sa présentation dudit projet devant l'Assemblée populaire nationale (APN). Le ministre a tenté d'expliquer que l'article 7 du projet de loi parle de chaînes à un ou plusieurs thèmes. Selon M. Messahel, il y a juste une incompréhension induite de la traduction de l'arabe vers le français. Il a proposé donc d'y introduire un amendement pour rendre le texte moins confus. Le projet de loi composé de 107 articles doit être examiné par l'ensemble des membres du Parlement pour être enfin voté le 20 janvier en cours. Plusieurs députés ayant pris la parole ont relevé des carences pouvant limiter davantage le champ de l'audiovisuel en Algérie. Quelques partis ont exprimé le refus de cette loi en la rejetant en bloc. Hayet Tayati , député FFS, estime la nécessité d'un principe d'égalité d'échange et demande une charte de déontologie qui doit être respectée par les deux secteurs privés et publics. «Ce projet de loi ne consacre pas véritablement l'ouverture d'expression telle que mentionnée dans la Constitution notamment celle de 89, 96 et 2009». Et de poursuivre : «Ce que nous redoutons c'est beaucoup plus les conditions fixées par l'article 23 de cette loi qui limite l'accès aux chaînes privées et qui consacre une certaine préférence pour les uns et les autres.» Dans le même ordre d'idées, Lakhdar Benkhelaf, chef du Front parlementaire pour la justice et le développement (FJD), a accusé cette commission d'avoir présenté «un rapport préliminaire falsifié», pointant l'index sur ceux qui sont habitués à détourner la volonté du peuple. Il propose le gel de cette loi qui, selon lui, doit être reportée après l'élection présidentielle .«Cette loi prévoit l'ouverture des chaînes thématiques (cuisine, dessins animés...) au lieu de chaînes généralistes. On continue de favoriser des chaînes qui soutiennent le président de la République et son gouvernement, mais on rétrécit le champ aux chaînes privées en leur interdisant d'accéder aux sujets politiques», a t-il regretté. Même point de vue de chez Mustapha Bouchachi, député du FFS : «ce projet de loi est une régression par rapport aux lois qui existaient il y a vingt ans.» Pour Naâmane Nouar de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), le projet en question tel que présenté par le ministre de tutelle «est en train de fermer encore plus le champ d'expression. Nous voulons des chaînes crédibles et professionnelles et non des chaînes administratives». Remettant en cause la limitation du nombre de chaînes privées, ce député est allé jusqu'à s'interroger si cette loi n'a pas été conçue juste pour régulariser l'activité des chaînes existantes !