Constat - Le manque de suivi et de contrôle rigoureux est à l'origine de cette défaillance qui représente un autre point noir d'un secteur déjà confronté à des problèmes multiples. Le problème ressurgit à chaque arrivée de l'hiver. Des parents d'élèves sortent de leur mutisme pour revendiquer la dotation des établissements scolaires de chauffage. Des élèves boycottent leurs écoles pendant plusieurs jours, notamment dans les localités enclavées de l'intérieur du pays. Ce scénario se répète depuis plusieurs années, sans que les responsables du secteur de l'Education nationale parviennent à trouver les solutions adéquates. Face à la colère des élèves et de leurs parents, des responsables au ministère de tutelle brandissent, comme de coutume, des promesses quant à la nécessité de parer à cette situation préjudiciable dans les meilleurs délais tout en faisant valoir les enveloppes budgétaires colossales allouées par les pouvoirs publics à cet effet. Il est vrai que l'Etat a débloqué beaucoup d'argent pour la dotation de toutes les écoles primaires, CEM et lycées de chauffages, mais sur le terrain, le calvaire des enfants scolarisés continue. Rien que pour l'actuelle année scolaire (2012-2013), le ministère de l'Education nationale a alloué un budget de 540 milliards de centimes pour la rénovation des chauffages défaillants et l'acquisition de nouveaux matériels similaires pour les écoles qui en manquent. Selon le Syndicat national des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), six mille établissements scolaires au niveau national sont dépourvus de chauffages. Dans une lettre ouverte adressée récemment au président de la République, le sollicitant d'intervenir personnellement pour résoudre ce problème, ce syndicat a pointé du doigt aussi bien les responsables locaux du secteur que les collectivités locales accusés de laxisme dans cet aspect d'extrême importance dans la scolarité des élèves. Les réactions du ministère se sont résumées en des «notes» adressées aux directeurs des établissements scolaires les appelant à «accélérer» la mise en œuvre du programme tracé dans ce domaine. Mais il semble que le calvaire vécu par des centaines de milliers d'élèves pendant l'hiver n'est pas considéré comme une priorité, puisque les actes de protestation organisés régulièrement n'ont pas été suivis par le règlement du problème, ni par des mesures disciplinaires à l'encontre de responsables à l'origine de cette situation catastrophique. «Les responsables ont la tête ailleurs ! La preuve, il y a plus de deux semaines que les élèves de ce CEM ont manifesté pour revendiquer l'installation de chauffages, mais rien n'a été fait pour l'instant. Nous n'allons pas nous taire contre cette grave défaillance et nous ne permettrons à personne de porter préjudice à nos enfants», rouspètent certains parents d'élèves au CEM Ben Ramdani-Sadia, dans la commune de Tadmaït à l'ouest de Tizi Ouzou. «Nous n'avons pas encore compris si la responsabilité incombe à la direction de l'éducation ou à l'APC. Mais, de toutes les manières, il s'agit d'une grave défaillance à laquelle il faut remédier dans les meilleurs délais», poursuivent nos interlocuteurs. Il ne s'agit-là que d'un exemple car le problème est d'envergure nationale.