Facteurs - Parmi les causes de cette maladie, il y a, entre autres, des antécédents pathologiques, les femmes sans enfant, la ménarchie précoce, la ménopause tardive, les facteurs génétiques et le facteur de risque lié à l'environnement. C'est ce qu'a déclaré, hier, le Pr Adda Bounedjar, chef de service oncologie au CHU de Blida, lors d'une conférence-débat, organisée au forum du quotidien national DK-News. Abordant le volet lié au traitement, ce professeur explique que cette pathologie est classée selon quatre stades : pour les stades 1 (tumeur inférieure à 3 cm) et 2 (tumeur supérieure à 3 cm) (stades localisés), on peut s'attendre à une guérison totale. Cela nécessite un traitement standard, soit la chirurgie obligatoire, la mastectomie et la radiothérapie. Tandis que pour les stades 3 (localement avancé) et 4 (stade métastasé), il est question d'une prise en charge lourde. Cela nécessité une chimiothérapie qui coûte cher, environ 4 à 5 millions de dinars par malade. Sauf que le nombre de malades qui ont atteint ce stade-là a diminué, en raison des opérations de prévention et de dépistage. Pour cela, il estime qu'il est obligatoire pour les femmes dépassant les 40 ans et qui ont un antécédent familial ou génétique de faire une mammographie tous les deux ans. De toutes façons, chaque femme au-delà de 20 ans, doit également faire un dépistage. D'ailleurs argue-t-il, le meilleur soin du cancer du sein reste la prévention. Peut –on guérir d'un cancer ? Selon ce spécialiste, «Il ya des femmes atteintes du cancer du sein dans le monde et dans notre pays, qui vivent normalement pendant plus de vingt ans sans que l'entourage le sache ». Au plan thérapeutique, y a-t-il des nouveautés? Pour l'hôte de DK News, la seule nouveauté pour cette année, c'est l'association de deux types de traitements différents, à savoir l'hormonothérapie et de la thérapie ciblée, qui permettent d'augmenter le pronostic de guérison et de survie chez les femmes». Ce nouveau traitement offre les meilleurs résultats de soins et augmente les chances de guérison. Le Pr Bounedjar a expliqué qu'auparavant les oncologues optaient soit pour la thérapie ciblée, qui est un traitement par des hormones synthétiques, soit pour l'hormonothérapie (traitement par des anticorps), en fonction du type et du stade du cancer du sein. «La combinaison des deux thérapies augmentait considérablement la survie globale et réduisait les risques de récidive chez les malades atteints du cancer du sein», a-t-il réitéré. Parmi certains problèmes relevés par le Pr Bounedjar, le manque de service d'oncologie et le problème de radiothérapie qui vient d'être réglé à Alger et à Constantine avec l'acquisition de nouveaux matériels. Il dira, à ce sujet, qu'il faut attendre les deux nouveaux centres de radiothérapie qui seront opérationnels d'ici la fin du premier trimestre de l'année en cours, à Sétif et à Batna et les trois autres seront ouverts pour le 2e semestre de 2014, dans les wilayas d'Annaba, de Sidi Bel Abbes et de Tlemcen. 2 500 décès par an Interrogé sur le taux de mortalité, ce professeur a indiqué qu'on n'a pas de chiffres exacts en Algérie mais on peut l'estimer entre 2 000 et 2 500 cas par an. La question qui se pose avec acuité par les journalistes est la suivante : Comment peut-on évaluer la prise en charge de cette maladie si on ne dispose pas des statistiques fiables et précises sur cette maladie, en l'occurrence le taux de mortalité. Par ailleurs, le Chef de service d'oncologie a rappelé qu'un groupe de jeunes oncologues algériens avaient bénéficié d'une formation en radiothérapie, lors d'un congrès nord-africain organisé en Algérie «Congrès Post Saint-Antonio», les 9, 10 et 11 janvier dernier. Ce congrès organisé à la suite du plus grand congrès mondial d'oncologie qui a lieu chaque année aux Etats-Unis avait, aussi, pour but un échange d'expériences et de technicités entre des oncologues maghrébins et étrangers. Chiffres Le Pr Adda Bounedjar rappelle qu'en Algérie, on enregistre 40 000 nouveaux cas de cancer par an, dont 9 000 liés au cancer du sein. L'incidence de cette maladie est évaluée à 65 pour 100 000 habitants contre 85 pour 100 000 dans le monde. La particularité par rapport aux autres pays du monde, c'est qu'en Algérie, le cancer du sein touche les femmes plus jeunes. L'âge moyen des femmes atteintes du cancer du sein varie entre 55 et 60 ans dans le monde alors qu'en Algérie l'âge moyen est de 49 ans.