La recherche pour le traitement du cancer du sein avance et donne de l'espoir aux malades. Chaque cancer du sein est différent et nécessite un traitement adapté. Les traitements sont distincts, selon le stade de la maladie. Les thérapies sont prometteuses. Les oncologues algériens veulent être au diapason de toutes ces dernières nouveautés. C'est d'ailleurs l'objet de la manifestation initiée par Novartis Oncologie au profit de plus de 300 spécialistes issus de différentes wilayas. La rencontre scientifique, tenue vendredi dernier, à l'hôtel Sofitel, a été l'occasion aussi de revenir sur les résultats des dernières thérapies pour cancéreux présentés lors du congrès mondial de San Antonio, aux Etats-Unis, tenu la semaine dernière. Cette rencontre a vu la participation d'éminents spécialistes algériens, dont le professeur Kamel Bouzid, chef de service du CPMC et président de la Société algérienne d'oncologie médicale (SAOM) et du professeur Yazid Belkacemi, de l'hôpital Henri Mondor de Paris, en France. «Ce type de rencontre s'inscrit dans le cadre de la formation médicale continue et permet aux praticiens algériens de bénéficier des progrès réalisés dans l'hormonothérapie, les thérapies ciblées et la chimiothérapie», a indiqué le professeur Bouzid. Ainsi, en ligne de mire, les nouveaux traitements et notamment le Femara, le premier traitement hormonal apte à réduire de manière significative l'extension à d'autres organes, du cancer du sein à un stade précoce après un traitement standard par le Tamoxifène chez les femmes ménopausées. Les résultats publiés et validés lors du 23ème congrès de San Antonio mettent en évidence les avantages de ce médicament, estimant qu'il permet de réduire les risques de récidive. Le Femara réduit la production des estrogènes en bloquant l'aromatase, une enzyme impliquée dans leur biosynthèse. Or, les tumeurs cancéreuses du sein dites hormonodépendantes sont stimulées par les estrogènes naturels. La réduction de ceux-ci permet donc de limiter la prolifération et d'améliorer le pronostic. «Ce traitement diminue ainsi de 39% la rechute locale et le cancer controlatéral ainsi que de 18% les risques de décès», nous indiquera le professeur Adda Bounedjar, de Blida. De son côté, le professeur Yazid Belkacemi a mis en exergue l'intérêt du médicament et d'une prise en charge appropriée du cancer du sein. Il dira que «le Femara est une nouvelle molécule qui entre dans la famille de l'hormonothérapie et qui a montré une efficacité supérieure aux anciens traitements». Notons que ce médicament a été introduit en Algérie. Il est vendu en officine et remboursé par la Sécurité sociale. Pour rappel, le cancer du sein est une pathologie qui touche de plus en plus de femmes en Algérie. Ainsi 7 000 nouveaux cas sont recensés annuellement. Ce qui place cette pathologie au premier rang des cancers les plus fréquents chez la femme algérienne. On estime que l'âge moyen des femmes affectées par cette maladie est de 45 ans. Selon les spécialistes, «l'incidence du cancer, qui était de 10 pour 100 000 en 1990, atteint aujourd'hui 50 pour 100 000.» Le diagnostic précoce est vivement recommandé pour augmenter les chances de guérison. Alors que l'avancée des thérapies constitue un réel espoir pour les malades de par le monde, les questions d'accès aux soins et aux thérapies continuent de faire partie de l'amère réalité et sont aujourd'hui au cœur d'une actualité brûlante. Entre autres, le problème des mammographes et des appareils de radiothérapie en panne se pose avec acuité dans notre pays. A. B.