Le Contrat premier emploi jeune (CPEJ) avec des rémunérations au niveau du poste concerné devra bientôt remplacer le Dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP). C'est ce qu'a annoncé le ministre du Travail ce mercredi matin. Le dossier du recrutement a, lui aussi, été allégé et passe de 12 pièces à 5. Il s'agit entre autres du diplôme, d'une photocopie de la pièce d'identité, ainsi qu'une pièce d'état civil. Le projet sera présenté à la prochaine réunion du gouvernement par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Il s'agit d'«une systématisation du contrat de travail aidé dont le salaire est versé par l'Etat et la différence par l'employeur», explique Mohamed Benmeradi qui intervenait ce mercredi matin sur les ondes de la Chaîne III. Dans le DAIP, les diplômés universitaires ont comme seule indemnité 15 000 DA par mois et 12 000 DA pour les techniciens supérieurs. La nouveauté annoncée par le ministre du Travail et de l'Action sociale vient du fait que la rémunération dans ce nouveau dispositif est égale à celle prévue par les conventions collectives des entreprises dans le cadre de leurs grilles de salaires. «La différence entre la subvention de l'Etat et le salaire du poste occupé sera compensée par un crédit à l'impôt. En fin d'exercice, soit trois ans, l'entreprise qui a recruté le jeune, bénéficiera de ce crédit», explique le ministre qui assure que l'Etat prendra en charge l'intégralité du salaire de tous les jeunes qui intégreront ce nouveau dispositif. Le crédit d'impôt sera à la hauteur de la différence que prendra l'employeur, selon le ministre. «Ce sont les déclarations salariales qui feront foi au niveau de la caisse de la Sécurité sociale et qui viendrait en déduction d'impôt», précise-t-il. Le deuxième avantage a un lien avec une demande qui a toujours fait l'objet d'une forte revendication de la part des jeunes. Il s'agit de la couverture sociale qui, jusque-là, ne concernait que très peu d'aspects, essentiellement, la maladie. Le Contrat premier emploi jeune (CPEJ) permettra aux nouveaux recrutés de bénéficier de tous les avantages du dispositif de sécurité sociale à savoir la retraite et les cotisations du travail. Pour en arriver là, les pouvoirs publics promettent de faire passer leur contribution de 13 % à 18 %, alors que le jeune employé ne versera que 8 % de son salaire et profitera de l'ensemble des prestations prévues par le dispositif de la Sécurité sociale. Le CPEJ assure également aux jeunes le droit d'adhérer à des syndicats et une couverture assurance chômage en cas de licenciement. «Il s'agit d'un contrat de travail au sens plein», insiste le ministre se réjouissant des 170 000 emplois créés en 2013 grâce aux mesures et aux différents dispositifs à l'image du DIP. Le CPEJ a une durée de trois ans, mais le ministre reste confiant sur la possibilité du renouvellement de ces contrats par les entreprises au vu de la reprise économique que connaît le secteur. La mise en place de ce mécanisme nécessitera néanmoins une mesure de la loi de finances qui serait déjà proposée au même titre que la révision du DAIP, selon le premier responsable du secteur. «Nous avons proposé de mettre en place dès le début de cette année ce contrat orienté vers le monde économique», dit Benmeradi. Le DAIP devra, quant à lui, disparaître progressivement au profit du Contrat premier emploi jeune. Les jeunes qui sont déjà dans le DAIP seront invités à se convertir à ce nouveau dispositif s'ils le souhaitent.