L'emballage en carton du lait pasteurisé, tel que préconisé par le Premier ministre ne fait pas que des adeptes. Si certains y voient une disposition «positive» pour la santé des consommateurs et pour l'environnement, d'autres, comme l'UGCAA, s'inquiètent des conséquences sur le prix du lait... Les professionnels de la filière lait et les industriels y voient une disposition «positive» pour la santé des consommateurs et pour l'environnement. Ils préconisent néanmoins, des subventions pour couvrir le surcoût qu'engendrera l'adoption de ce type de conditionnement. Interrogés par l'APS, ces opérateurs estiment en effet que le remplacement du sachet en plastique par la boîte en carton pour conditionner le lait pasteurisé subventionné (25 DA le litre) est «faisable», mais il devrait se faire d'une façon graduelle avant d'être généralisé à toutes les laiteries. Pour le Conseil interprofessionnel de la filière lait (CIL), la décision d'introduire le conditionnement en carton est «bonne» puisqu'elle permettra notamment de proposer un produit meilleur en termes de qualité et d'hygiène. «Le CIL et presque toutes les unités de transformation du lait sont favorables au changement du conditionnement», a affirmé à l'APS Mahmoud Benchekour, président du CIL, une instance chargée de contribuer au développement de la production locale du lait et des produits laitiers. «Je pense que c'est possible actuellement, pas pour l'ensemble des unités de transformation, mais pour certaines avant de généraliser cette opération progressivement à toutes les laiteries», a-t-il précisé ajoutant que le matériel et les machines nécessaires à cette opération sont disponibles sur le marché. Pour autant, l'adoption du conditionnement en carton (appelé également brique) ne se fera pas sans conséquence sur le prix du lait. Et là réside la crainte de ses détracteurs. Parmi ces deniers : l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Et l'Union par la voix de son secrétaire général, Salah Souilah, n'y est pas allée par quatre chemins pour montrer sa réticence quant à cette mesure. «Nous refusons la décision relative à la substitution des sachets en plastique par des boîtes cartonnées, car cela se répercutera sur le prix de ce produit subventionné», a-t-il déclaré à la presse. Mais, a-t-il ajouté, «en cas d'application de cette instruction il faut couvrir tous les frais de conditionnement du lait dans des boîtes cartonnées pour maintenir le prix actuel (25 DA) et préserver, par conséquent, le pouvoir d'achat du citoyen. Rappelons enfin qu'il y a à peine une semaine, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait instruit les transformateurs de lait de procéder à la suppression «progressive» de l'emballage en plastique et de le remplacer par le conditionnement en carton. Il avait accordé à l'ensemble des laiteries un délai de trois mois pour entamer le processus de suppression du sachet de lait.