Des cités entières sont livrées sans aucun équipement public ni aménagement extérieur, sans école et parfois même sans route. Cette pratique à laquelle se livrent nombre de promoteurs immobiliers, ne date pas d'aujourd'hui, mais il semble que l'on ait enfin décidé d'y mettre le holà à travers la commission de wilaya d'adoption des plans et des permis de construire qui vient d'être réactivée. Il est en effet de coutume que des coopératives immobilières livrent des cités entières, censées être habitables, mais qui en réalité sont dépourvues du minimum : à savoir des routes praticables par exemple, ou des écoles. Ce genre de pratique est courant et n'épargne aucune région du pays. Après une longue attente et une galère qui n'en finit pas, les citoyens voient très souvent leur joie d'aménager dans des appartements neufs se transformer en grosse déception. A Alger, les élus locaux décident enfin de réagir à cet état de fait. Et parmi eux ceux de la circonscription administrative de Chéraga (Alger) qui ont demandé hier que des mesures soient prises «à l'encontre des coopératives immobilières privées, qui livrent de nouvelles cités sans les équipements publics nécessaires, notamment les écoles». Ainsi, les présidents d'APC de cette circonscription font état de certaines de ces inacceptables pratiques. Aux Grands-Vents, une coopérative immobilière a réalisé un quartier de 1 600 logements sans aucun équipement public et sans aucun aménagement extérieur, notamment les routes, a déploré le président de l'APC de Chéraga, Mohamed Chermat, lors d'une réunion sanctionnant une visite du wali à cette circonscription administrative. Les habitants de cette cité ne disposent pas d'école primaire, ni de CEM et il n'existe plus d'assiette pour construire ce genre d'infrastructures sur place, créant ainsi une pression supplémentaire sur les écoles des quartiers environnants et un besoin en nouveaux établissements, a-t-il précisé. Pour y remédier, M. Chermat a proposé de faire avaliser par les autorités locales les projets des coopératives immobilières avant leur livraison. Le président de l'APC d'Ouled Fayet, Omar Benyahi a soulevé le même problème dans le même quartier des Grands-Vents, une vaste localité partagée entre trois communes, Chéraga, Ouled Fayet et Dely Ibrahim. Aux Grands-Vents d'Ouled Fayet, une coopérative immobilière privée a créé un besoin en établissements scolaires. Une bonne nouvelle dans toute cette grisaille : la commission de wilaya d'adoption des plans et des permis de construire vient d'être «réactivée». Et c'est à elle que le Directeur de l'urbanisme et de la construction (DUC) de la wilaya devra désormais soumettre les projets des coopératives immobilières privées tel que l'a exhorté le wali d'Alger, lui rappelant qu'il y avait «une norme et une loi» auxquelles il devait revenir. Le chef de l'exécutif d'Alger a en outre estimé que «donner des certificats de conformité à des coopératives immobilières qui ne se conforment pas à la loi en matière d'urbanisme, d'aménagement et de construction, c'est se rendre complice de corruption».