Le «Plateau» de Ouled Fayet tend à devenir un centre urbain. 116 logements promotionnels, un centre commercial et une résidence universitaire de 4000 lits y sont en construction. Un nouveau quartier est en train de naître à 500 m du siège de l'APC, sur les hauteurs de la commune de Ouled Fayet. Le «Plateau», comme on l'appelle ici, a rapidement changé de décor.Une année plus tôt, il abritait des dizaines de baraques regroupées en bidonvilles. Aujourd'hui, il n'en reste que quelques-unes cloîtrées entre des cités résidentielles habitées ou en construction.Les maquignons et les troupeaux se font de plus en plus rares. Normal, la campagne est absorbée par la ville. Les habitants et les travailleurs des différents chantiers ouverts sur les hauteurs du chef-lieu communal l'appellent «la cité administrative».En fait, les projets sont nombreux. Ils concernent surtout les infrastructures de services. A commencer par le nouveau siège du Fonds de garantie et de caution mutuelle de la promotion immobilière (FGCMPI).Les travaux sont à leur début. Comme la zone fait partie des terres agricoles, la réalisation du nouveau siège a nécessité la programmation de deux étages en sous-sol. Selon la plaque du chantier, le permis de construire a été délivré en mai 2008 et les délais de réalisation sont de 24 mois. Le fonds aurait donc son nouveau siège à la fin du premier trimestre de 2010.En attendant, le FGCMPI a élu domicile dans le nouveau quartier Saïd Hamdine de Bir Mourad Raïs. «Les travaux s'arrêtent quelque temps à cause des intempéries», relève un ferrailleur. Un imposant immeuble de six étages se dresse à côté de ce chantier. La carcasse à tout l'air d'être ancienne. Mardi, aucune activité n'était visible. Seul un engin des travaux publics était garé au sous-sol. A en croire un chef d'un chantier voisin, il s'agirait des locaux d'une agence d'assurances.La construction remonterait à avant le séisme du 21 mai 2003 qui l'aurait sérieusement ébranlée. «La carcasse sera confortée. L'entreprise en charge de l'opération est en cours d'installation», croit-il savoir. Un résidant dit ignorer la nature exacte du projet, mais précise qu'il remonte à plusieurs années. Le périmètre du chantier, bien que clôturé et gardé, n'est pas entretenu. La broussaille a envahi toute la surface non bâtie. Entre les deux projets, il y a un autre projet. C'est un promoteur privé qui fait construire un centre commercial, selon les déclarations du chef de chantier. Ici encore, les travaux ont commencé depuis trois mois et la construction est à son début. Le bâtiment en chantier est constitué de six étages, dont deux en sous-sol. «Les deux sous-sols seront réservés au parking», affirme-t-il. «Les boutiques seront aménagées au premier étage. Les autres niveaux seront réservés à l'administration», ajoute-t-on. Selon ce responsable, l'infrastructure sera prête au premier trimestre de 2010.En face de ce centre en construction, il existe deux assiettes de terrain. La première a été clôturée et la seconde laissée aux quatre vents. Ce dernier terrain appartiendrait au groupe public Sonatrach. Les assiettes sont encore vierges. Derrière ces terrains, une résidence est en construction.C'est l'EPLF Tipaza qui y érige 116 logements promotionnels. La cité est baptisée El Amal. La cadence des travaux est des plus lentes. La réalisation des 116 logements n'a pas dépassé le rez-de-chaussée, alors que le permis de construire a été délivré en 2006 pour un délai prévisionnel de 18 mois. «Il y a encore beaucoup de travail à faire. Les pluies et le froid nous obligent à suspendre les travaux», affirme un maçon. La cité donne directement sur la route qui mène vert Kheraïcia, la commune voisine. En face du chantier des 116 logements, de l'autre côté de la route, le groupe public Cosider prend en charge la réalisation d'une nouvelle cité universitaire. La résidence commence à se dessiner. Inscrit en 2005, le projet porte sur la réalisation d'une cité de 4000 lits pour un coût estimé à 1,2 milliard de dinars, selon les données fournies par la wilaya. La plupart des structures programmées ont été réalisées, à savoir les 13 blocs d'hébergement de 320 lits chacun, un restaurant de 800 places et le bloc administratif. Si les travaux sont achevés dans les délais prévus, la wilaya s'attend à réceptionner cette infrastructure en mai. Un nouveau réseau routier Les habitants de la cité résidentielle El Woroud ont été mis devant le fait accompli. Auparavant, ils profitaient du calme que leur procurait le Plateau proche. Mais la situation s'est vite retournée contre eux. En fait, El Woroud se trouve désormais à quelques mètres seulement d'une voie rapide destinée surtout aux poids lourds. Dans le cadre de la construction de la deuxième rocade d'Alger (Boudouaou-Zéralda), une route reliant Bouchaoui à Kheraïcia est en cours d'aménagement. C'est cette route à double voie qui passe devant la cité. Pour l'instant, la priorité est accordée au tronçon qui va du carrefour de la résidence universitaire des 4000 lits (en chantier) à la localité de Bouchaoui (commune de Chéraga).Les travaux consistent d'abord à élargir la chaussée au niveau du Plateau, tout le long du chantier des 116 logements et jusqu'à la résidence El Woroud L'avancement du chantier bute actuellement sur une caserne, un centre de formation professionnelle et une multitude de constructions individuelles dont des villas. Dans la seconde partie, en allant vers Chéraga, il est question de la création de la chaussée. Pour se faire, l'entreprise de réalisation (Cosider) a procédé à des terrassements sur une longueur de 500 m environ dans cette direction.Afin de ne pas se rapprocher davantage de la cité, on a dû se rabattre sur l'assiette du cimetière, dont une partie de la clôture a été enlevée.A en croire les conducteurs des engins, la réalisation prendra encore du temps. «Les pluies nous obligent à tout refaire», affirme-t-on.