Résumé de la 3e partie - Le «Herald of Free Enterprise» se trouve à présent à un peu plus d'un kilomètre du port de Zeebrugges. Mais un gros problème surgit : de l'eau s'est engouffrée. Elle se déverse dans l'escalier depuis le niveau supérieur. Le commissaire de bord adjoint se précipite sur le pont passager, où se trouve une radio. Il tente désespérément de joindre la passerelle mais personne ne répond. A 18h 28, un choc énorme secoue le ferry. Cette fois le bateau s'incline de 30° vers la gauche. Avant que le commandant Nerry puisse envoyer un «Mayday», il est projeté à terre. Et le choc lui fait perdre connaissance. Dans la cafétéria Michel et Morine Benneth s'efforcent de se raccrocher à leur table. «C'est comme si quelqu'un tirait le tapis sous vos pieds. Vous ne pouvez vous tenir à rien», raconte Michel. Le bateau de 8 000 tonnes bascule sur lui-même. Simon Hosborn perd l'équilibre. «Je me suis mis à glisser. C'est comme si tout se retrouvait chamboulé. La seule chose qui m'a permis de me retenir, c'est que la table était retenue au sol. Si elle avait bougée, j'aurais été emportée», raconte Simon. Le «Herald» chavire dans un terrible grincement. Les hublots se brisent sous la pression de l'eau qui s'engouffre dans le bateau. «Je suis resté figé sur place à regarder ce mur d'eau qui arrivait sur moi. Et je me suis dit : ‘'Tu vas mourir''», rapporte Michel. Des trombes d'eau envahissent le ferry. «ça hurlait de partout. C'est comme si on vous arrosait avec une lance d'incendie. Vous êtes repoussés en arrière.» La femme de Michel, Morine, ne sait pas nager. Il tente désespérément de lui maintenir la tête hors de l'eau. Mais le courant est si fort qu'il a du mal à la retenir. «J'étais vraiment paniquée. J'étais sûre que j'allais mourir», raconte Morine. «Je tenais Morine par ses vêtements de toutes mes forces. C'était la seule façon de la retenir. Sinon elle aurait été emportée», raconte encore Michel. Tout le côté gauche du ferry s'enfonce dans la mer du Nord, ne laissant que son flanc droit visible au-dessus de l'eau. Par chance, le bateau se couche sur un banc de sable. Cela l'empêche de couler plus bas, du moins temporairement. A l'entrée du port, le navire belge, «Sandars», est en train de draguer le chenal de navigation, à environ un kilomètre du «Herald». L'équipage voit les lumières du «Herald» clignoter puis s'éteindre. Ils avertissent le maître de port, Day Rooder. (A suivre...)