Pourparlers ■ Les discussions continuent aujourd'hui entre représentants de l'opposition et du gouvernement syrien sous l'égide du médiateur de l'ONU, Lakhdar Brahimi. «Pour parler franchement, je ne m'attends pas à réussir quoi que ce soit de substantiel. J'espère que la deuxième session sera plus structurée et plus productive que la première», a déclaré hier, M. Brahimi. «Je ne suis pas déçu, je n'attendais pas un résultat, mais que nous nous parlions ( ...) je suis satisfait que nous continuions à discuter, que la glace soit en train de se briser», a souligné le diplomate octogénaire. La session actuelle, entamée samedi, doit s'achever demain, vendredi, avec la fixation de la date des pourparlers suivants, probablement une semaine plus tard. En Suisse, l'opposition a indiqué que le régime avait «finalement accepté de parler dans le cadre» de Genève I, document signé en juin 2012 par les grandes puissances et qui prévoit une autorité gouvernementale de transition en Syrie. «Je pense que nous avons accompli quelques progrès aujourd'hui en mettant les négociations sur la bonne voie», a estimé un membre de la délégation de l'opposition, Louai Safi. «Mais il y a encore un grand écart entre nous et le régime sur ce dont nous devons parler d'abord», a-t-il ajouté. La délégation du régime a confirmé que les discussions «positives d'aujourd'hui» ont porté sur l'accord dit de Genève I. Mais pour elle, les pourparlers se sont concentrés sur la fin de la violence en Syrie et la lutte contre le «terrorisme», la seule priorité affichée du régime depuis le début des discussions. Damas assimile les rebelles à des «terroristes» financés par l'étranger. Pour Bouthaina Chaabane, conseillère politique et médiatique du Président Bachar al-Assad, «la seule différence entre nous et eux, et elle est de taille, c'est que nous voulons discuter de Genève I point par point en commençant par le premier point», qui porte sur l'arrêt de la violence. En coulisses, les coparrains de la réunion, la Russie et les Etats-Unis, appuyés en parallèle par un groupe de pays «amis de la Syrie» proches de l'opposition, dont la France essayent de faire avancer le processus. Dans un entretien avec la RTS, la télévision suisse, Mme Chaabane a accusé Paris d'avoir «vendu sa position à l'Arabie Saoudite», un des principaux soutiens aux rebelles, contre de substantiels contrats commerciaux. «Quand le président (François) Hollande s'«est rendu le mois dernier en Arabie Saoudite, il a dit qu'ils ont signé des contrats (...) et après cela le gouvernement français a pris des positions beaucoup plus dures contre le gouvernement syrien, a soutenu des terroristes qui sont armés, financés et encouragés par l'Arabie Saoudite», a affirmé la conseillère du Président.