Instruction ■ Créer 3 500 postes d'emploi par jour à travers le territoire national tout au long des 40 prochains jours... C'est l'équation que se doit de résoudre le secteur de la Fonction publique, qui devra composer avec cet agenda pour occuper les 140 000 postes vacants avec une date butoir pour finaliser l'opération, soit le 10 mars de l'année en cours. Un rythme imposé par le ministre en charge de la réforme des services publics, Mohamed Ghazi, qui compte bien tenir son pari, a tenu à souligner qu'il suivrait le dossier personnellement et de très près. «Nous avons donné un délai jusqu'au 10 mars pour finaliser l'opération. Et j'ai demandé au directeur général de la Fonction publique qu'un point de situation des recrutements déjà faits nous soit transmis toutes les semaines ou quinzaine», a-t-il tenu à indiquer à l'issue de cette annonce qu'il a faite à partir de Médéa où il était en visite jeudi. Les jeunes du pré-emploi devraient tirer leur épingle du jeu puisqu'ils seront prioritaires, «selon compétence». Selon les explications fournies et pour être pratiques, les candidats aux différents concours de la Fonction publique auront dix jours pour constituer leur dossier. Et les administrations et entreprises publiques auront cinq jours à compter de la date du déroulement des concours pour communiquer les résultats. La wilaya de Médéa avec ces 3 077 postes ouverts dans la Fonction publique n'échappera pas à cette instruction qui implique l'intégration automatique des travailleurs exerçant dans le cadre du Dispositif d'aide à l'insertion professionnelle. Il faut dire que la sortie du ministre des Finances, Karim Djoudi, en fin d'année, à l'issue de son intervention, en marge de la présentation du projet de loi sur l'exécution du budget 2011, a mis à nu une situation surréaliste. Il avait, rappelons-le, révélé que la Fonction publique compte «deux millions de postes budgétaires, dont 140 000 sont vacants», alors que les dotations budgétaires sont mobilisées par les lois de finances. Il avait ainsi laissé entendre que ce problème est dû à la «manière avec laquelle les secteurs organisent leurs recrutements». En plus clair, M. Djoudi trouve que les entreprises et les organismes publics ont parfois du mal à trouver des candidats ayant les profils correspondant à ceux exigés pour ces postes budgétaires. Mais, il précise que dans le cas où ces secteurs ne trouveraient pas les profils recherchés, ils seront autorisés à «restructurer» les postes budgétaires pour créer des emplois qu'ils jugent utiles pour leur fonctionnement, et ce, conformément à une instruction de la Fonction publique. Une révélation dont faisait état le dernier rapport de la Cour des comptes, qui évoquait des milliers de postes budgétaires vacants, alors que le chômage frappe une grande frange des jeunes, notamment des diplômés.