Une lueur d'espoir quant à une reprise prochaine des cours est à entrevoir dans la réunion qui regroupe, aujourd'hui, les différents syndicats avec le ministère de l'Education. Au cas où les enseignants durciraient leur position, Baba Ahmed n'exclut pas des sanctions pouvant aller jusqu'au licenciement, en passant par le conseil de discipline. Il ambitionne à travers la rencontre qui réunira ce matin les différents syndicats avec le ministère de l'Education de sortir avec des résultats concluants. 11 points sont à l'ordre du jour de cette réunion presque d'urgence pour mettre fin à trois semaines de grève. Il s'agit notamment du statut de l'enseignant sur lequel s'est longuement étalé le ministre de l'Education qui était l'invité de la chaîne III ce mardi matin. «La quasi-totalité des problèmes sont liés au statut de secteur de l'éducation nationale qui a connu plusieurs évolutions dont la dernière en date avant mon arrivée à la tête du secteur», a précisé Baba Ahmed ajoutant que le nouveau statut n'a que 16 mois d'existence et a été fait avec le concours des syndicats eux-mêmes. Il serait, dès lors, plus judicieux de l'exploiter pour profiter de ses différents points positifs, selon le ministre. Ce point figure parmi les éléments de discorde les plus sensibles évoqués par les syndicats. Il est néanmoins permis d'espérer voir cette difficulté s'aplanir lors de la rencontre à la faveur de la participation de la Fonction publique qui «servira d'arbitre entre nous et les syndicats», poursuit le premier responsable du secteur de l'Education. «La Fonction publique a ses règles régies par le grade suivant le nombre d'années d'études et l'ancienneté qui se mesure par échelon. Le problème qui se pose à notre niveau est qu'on ne peut pas changer de grade sans formation et sans améliorer son niveau», précise- t-il insistant sur le fait que l'ancienneté ne peut, en aucun cas, remplacer la formation. Pour ce qui est de la prime de rendement, soit 40 % sur le salaire de base, elle est presque acquise pour tous les travailleurs, selon le ministre qui n'hésite pas à mettre en avant dans ce cadre le double jeu des syndicats. Ces derniers omettent volontairement d'évoquer les acquis à l'image de la prime et du logement du Sud, ainsi que la revendication liée à la médecine du travail définitivement réglée, selon le ministre. Au lancement du mouvement de grève, la tâche s'annonçait très complexe pour le ministère de l'Education qui devait engager un dialogue avec pas moins de dix syndicats et, de surcroît, concilier les avis des uns et des autres. Et pour conséquence un retard de trois semaines avant qu'une lueur de reprise des cours s'annonce. «Des réunions bilatérales ont été engagées mais les syndicats ne voulaient pas se réunir ensemble avec la tutelle. C'est la raison pour laquelle le dialogue a pris énormément de temps pour sortir avec un consensus», a répondu le ministre à la question de savoir pourquoi le dialogue n'a pas été amorcé plus tôt, afin d'éviter aux élèves un aussi long retard dans les cours. Un retard rattrapable à condition que les enseignants «soient sérieux et fassent l'effort nécessaire», estime Baba Ahmed. ■ Le ministre a averti que le salaire défalqué ne sera restitué à l'enseignant gréviste que lorsque les cours perdus seront rattrapés, alors que le rattrapage se fera les samedis et les mardis après-midi et pourrait s'étaler aux deux semaines des vacances scolaires. Au détriment du repos des élèves, bien entendu. Enfin, dans le cas où les syndicats décideraient de poursuivre leur débrayage et de radicaliser leur mouvement, le ministère «sera obligé d'envoyer des mises en demeure qui entraîneraient le passage devant le conseil discipline et un licenciement», conclut Baba Ahmed.