Maux ■ L'Afrique enregistre une multiplication des actes terroristes, de crimes transfrontaliers, de cybercriminalité et de trafics de tout genre. Une plus grande coopération et une coordination entre toutes les polices des pays de l'Union africaine s'avèrent ainsi nécessaires pour changer cette situation. Pour ce faire, les participants à la conférence africaine des directeurs et inspecteurs généraux de police, qui s'est déroulée à Alger hier et avant-hier, ont fait part de leur adhésion à la création d'un mécanisme africain de coordination et de coopération des institutions policières (Afripol) et leur choix de l'Algérie pour abriter le siège. C'est ce qu'a annoncé hier à Alger le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major, Abdelghani Hamel. «Ce mécanisme entamera la remise à niveau des polices africaines, d'échanges et d'harmonisation des compétences», a assuré ce matin le directeur de la police judiciaire à la DGSN. Abdelkader Kara Bouhadba, qui est également délégué pour l'Afrique au comité exécutif d'Interpol, et qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, a indiqué que l'Afripol aura les mêmes prérogatives que toutes les autres instances policières mondiales en matière de recherches, d'arrestations, de diffusion de mandats d'arrêt et d'extraditions. «Ce seront des missions qui seront dévolues à l'Afripol. Ça ne sert à rien de créer une telle instance si on n'arrive pas à arrêter les criminels et ainsi réduire leur mobilité», a-t-il estimé. Le délégué pour l'Afrique au comité exécutif d'Interpol a, dans le même contexte, mis en exergue la coopération «fructueuse» de la police algérienne avec les autres instances internationales telles que Interpol, «une des organisations policières les plus performantes dans le monde». Abdelkader Kara Bouhadba a évoqué dans ce sens que durant l'année écoulée, sept personnes recherchées auparavant par les instances judiciaires algériennes avaient été extradées vers notre pays suite au lancement de 68 mandats d'arrêt internationaux, révélant au passage la diffusion de sept autres mandats d'arrêt internationaux rien que pour les deux premiers mois de l'année en cours. Les individus recherchés par la justice algérienne sont impliqués dans diverses affaires. Le directeur de la police judiciaire à la DGSN a, en outre, précisé qu'Interpol a lancé en 2013 pas moins de 1 933 mandats d'arrêts internationaux, «ce qui dénote de l'importance du travail effectué au niveau de cette instance». Drogue : des saisies record et inquiétantes Le directeur de la police judiciaire à la DGSN a tout bonnement qualifié, comme bon nombre des spécialistes d'ailleurs, le trafic de drogue de «plus grande menace» pour notre pays. «Ce qui nous inquiète, demeure le trafic de drogue. Ces deux dernières années, il y a eu des saisies qui constituent des records pas seulement en Algérie mais aussi à travers le monde. 200 tonnes saisies par les différents services de sécurité, c'est effarant», a-t-il estimé. Evoquant la criminalité en Algérie, le directeur de la police judicaire à la DGSN a précisé que celle-ci est pratiquement restée stable. S'appuyant sur les chiffres établis par les différents services de police, Abdelkader Kara Bouhadba a indiqué que la criminalité a régressé entre 2012-2013 particulièrement pour les affaires liées à l'atteinte des personnes.