Racisme ■ Officiellement, Israël est un «Etat démocratique». Mais dans les faits, la discrimination est systématique à l'égard des Arabes détenteurs de la citoyenneté israélienne. Communément appelés les Arabes de 1948, ces Palestiniens comme ils se définissent eux-mêmes représentent environ 20,7 % de la po-pulation israélienne. Constituées de bédouins vivant dans les zones désertiques du Sahara de l'Ouest et d'Arabes musulmans non bédouins installés en majorité dans le nord de la Palestine occupée et à Jérusalem-Est, ces populations sont souvent accusées de soutenir la cause palestinienne aux dépens de l'existence d'Israël. Elles ne sont pas d'ailleurs appelées à servir l'armée comme la majorité des Juifs israéliens. Ayant perdu une grande partie de leurs terres en raison de la politique de colonisation poursuivie par Israël (ils ne possèdent que 3 % des terres), ces Arabes israéliens n'ont pas été installés dans des communautés comme l'ont été les Juifs. Selon des statistiques officielles, 700 communautés juives ont vu le jour en Israël depuis 1948 contre 7 seulement pour les Arabes de 1948. Pis encore, la démolition des maisons des bédouins se poursuit toujours. Cela sans parler du manque d'infrastructures de base auquel ils sont confrontés au quotidien. Sur le plan législatif, la situation des Arabes israéliens n'est pas meilleure : ils sont ouvertement discriminés. A titre d'exemple, la Loi du retour accorde automatiquement la citoyenneté à quiconque ayant un grand-parent juif. En revanche, elle ne donne pas le droit d'accéder à la nationalité israélienne aux épouses palestiniennes (natives de Cisjordanie) des citoyens arabes. Une autre loi votée par le Parlement israélien en 2011 autorise les collectivités rurales à majorité juive à rejeter les demandes de résidence présentées par des Arabes israéliens dont la candidature serait jugée «inapte». S'agissant de l'emploi, ces populations trouvent toutes les peines du monde à décrocher des postes de travail au sein de la Fonction publique : seuls 7% des fonctionnaires sont Arabes. Toutes ces discriminations et d'autres encore ont été relevées par l'Union européenne dans un document confidentiel cité par le quotidien britannique The Indépendent dans son édition du 27 décembre 2011. Selon ce document, «les Arabes israéliens souffrent de disparités économiques, d'inégalité des chances dans l'obtention de terrains et de logements, ainsi que d'une politique discriminatoire qui leur est infligée en toute impunité». Malheureusement, ce constat n'a rien changé à la situation de ces populations qui continuent à subir l'apartheid en...Israël.