Rôle ■ La problématique de la promotion des droits de la femme travailleuse, a été hier, au cœur d'une conférence-débat, organisée par les ministères de la Solidarité et du Travail. Une charte de la femme travailleuse va servir de feuille de route pour un engagement collectif, mais aussi, de code qui va inciter les employeurs dans le privé ou le public à respecter les principes de cette charte. C'est aussi, un document de référence pour que les femmes puissent revendiquer leurs droits, accéder aux postes de responsabilité et s'intégrer pleinement dans l'espace économique. Pour Mme Souad Bendjaballah, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, «c'est l'heure de faire le bilan de tout ce qui a été réalisé en faveur de la femme et de ce qui reste à faire pour mieux préserver les droits de la femme». Mohamed Benmeradi, ministre de l'Emploi et de la Sécurité sociale, a donné quelques indices révélateurs de la participation de la femme dans les dispositifs d'aide à l'insertion professionnelle. Sur les 43 000 entreprises créées dans le cadre de l'Ansej, seulement 8% concernent les femmes. Aussi, sur 21.000 projets d'entrepreneuriat réalisés dans le cadre de la CNAC (Caisse nationale d'assurance chômage), 10 % seulement reviennent aux femmes. Abordant la question, Nacera Haddad, experte et membre du Forum des chefs d'entreprises, a estimé que «plus de 60 % des diplômés des universités et des centres de formation sont des filles. Cependant, ces dernières sont confrontées à d'énormes difficultés pour l'obtention d'un poste de travail. L'étude menée par le Forum des chefs d'entreprises sur les conditions d'insertion des femmes et surtout sur la promotion de l'entrepreneuriat féminin, a montré un net recul du taux d'activité féminin. Ce taux est estimé à moins de 15 %, ce qui, par conséquent, engendre un manque à gagner très important pour l'économie algérienne. Sidi-Saïd, secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens, a mis l'accent sur le fait que les femmes restent sous-représentées dans les instances syndicales. Il évoquera, à cet effet, l'éventualité d'aller vers la création d'une fédération des femmes.