A toi Lazhar Nous devons donc nous consoler en nous disant que la mort, dans ton cas, a été une délivrance. Nous essayerons de le faire, en sachant que cela sera très difficile de parler de toi, désormais, au passé : de dire ce que tu as été, journaliste professionnel jusqu?au bout des ongles, l?homme de grande générosité, l?ami sincère, le coéquipier efficace. Lazhar ! Toi qui as défié la mort ? pour l?avoir côtoyée ? tant et tant de fois, tu viens de nous quitter, non pas parce que tu as été vaincu, mais parce que tout simplement il fallait que le destin se fasse. Il s?est fait lorsque tu as rendu l?âme, après t?être accroché jusqu?à l?ultime seconde. Face à la maladie, tu es resté le battant, le combattant que nous avons côtoyé et apprécié. Rassure-toi, ce combat, ce dernier combat, nous le perdrons tous. C?est la volonté de Dieu. Pour l?heure, il nous reste cette myriade de fabuleux souvenirs partagés ensemble et ce, depuis la belle époque d?El-Moudjahid. C?est ton legs. Nous en prendrons soin et nous y puiserons courage et sérénité. Salut Lazhar - Ton humour mordant, ton intelligence vive, ton esprit critique et ta lucidité vont terriblement nous manquer tout comme ton amour de la vie et ta passion pour ton métier qui faisait de toi un artiste comme il n?y en a pas beaucoup. Lazhar, je te croyais vraiment lorsque tu nous disais, en nous prenant en photo, qu?il fallait que tu gardes nos portraits, car tu allais tous nous survivre. C?était du temps où nous enterrions presque toutes les semaines l?un des nôtres, fauché par les balles terroristes. Je te croyais, car tu arrivais à te sortir de toutes les situations et tu bravais tous les dangers. Hélas, la maladie a fait ce que le terrorisme n?a pu faire : te ravir à nous. Le frère, l?ami et le coéquipier que tu as été pour moi, tout au long de ces dix années, me manque déjà. Tu as rejoint ceux que tu aimes. Repose en paix. Nous ne t?oublierons pas.