Obstacle ■ Trouver un espace, voire un atelier, est le souci numéro un qui empêche nombre de femmes artisans de promouvoir d'élargir leurs activités artisanales et de sauver leur héritage. C'est le cas d'une couturière de Batna, Imen Tkouti, qui espère un jour avoir un petit atelier pour la promotion de sa production. «L'ancien ministre Djamel Ould Abbès nous a promis un local mais depuis cinq ans il n' y a rien de concret», nous a-t-elle dit avec regret. Sourde-muette, ses gestes étaient traduits en paroles par son père. Imen a exposé de merveilleux modèles d'art lors du salon national de la micro-activité qui s'est ouvert jeudi à Riadh El Feth (Alger). En dépit de son handicap, cette jeune femme a réussi à fasciner plus d'un par son talent à mettre en harmonie le choix de sa créativité, la forme et la couleur pour donner à ses articles plus de beauté et d'attraction. Samira, artisan de Tébessa spécialisée dans la broderie et la décoration souffre du même problème. Elle saute sur l'occasion pour que la presse en parle : «J'ai réussi à lancer mon activité depuis trois ans dans le cadre de l'Angem, c'est vrai que ça marche bien, mais je ne possède pas un endroit pour exercer mon métier ni pour récupérer du plastique. Croyez-moi, je montes mes pièces uniques de décoration là où je dors !». Plusieurs autres femmes ont exposé le même problème, et à défaut, elles se limitent à produire moins pour éviter d'embaucher. 130 femmes entrepreneurs sont venues de toutes les wilayas du pays pour faire connaître leurs produits d'arts. Interrogé sur la question, Mr Draoui, directeur régionale de l'Angem , nous répond : «la décision de l'octroi d'un local se fait à travers une commission de wilayas dont les responsables de l'Angem sont membres, et puis il faut s'assurer s'il y a disponibilité de locaux dans chaque commune». Cependant le jeune talentueux de Ouargla spécialisé dans la transformation du cuir( sac, cartable, album, pochette, porte monnaie... ) a fait l'exception puisque non seulement, il exerce ce métier seul dans son propre atelier, mais il écoule facilement sa marchandise dans des marchés de gros à travers plusieurs wilayas, notamment Biskra, Alger, Oran ...Le tissage , la fabrication de tapis, de salons marocains de fantaisies et d'objets de décoration de la maison..., sont, entre autres, les activités qui ont été présentées lors de ce salon ayant attiré dès les premières heures de son ouverture, beaucoup de monde, notamment des femmes venues de partout découvrir ces nouveaux produits d'art. Cette manifestation de 3 jours qui a été inaugurée par la ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme, est placée sous le thème «la femme productive, un acteur du développement local. S'exprimant en marge du salon, Souad Bendjaballah a réaffirmé que le ministère s'engage «à assurer des espaces au niveau local» devant offrir aux femmes les opportunités de commercialiser leurs produits, d'élargir leurs activités et donc contribuer au développement local. Sur les 576 000 des bénéficiaires du dispositif de l'Agence nationale de gestion des microcrédits (ANGEM) au niveau national, 64% sont des femmes.