Crise ■ Au lendemain de sa sévère défaite face aux Canaris, les critiques les plus acerbes pleuvent sur le Mouloudia, qui compromet son deuxième objectif de la saison. A la lecture des commentaires de presse, les Mouloudéens sont sévèrement critiqués. «Le MCA ridiculisé», par-ci, «Le Mouloudia humilié» par-là, «Le Doyen corrigé» de l'autre et ainsi de suite. Tous les commentaires de la presse ne donnent aucun crédit à la prestation des hommes de Bouali. La JSK aurait pu bénéficier d'un premier penalty pour une faute sur Aïboud, et cela si l'arbitre Saïdi n'avait considéré que le jeune joueur des Canaris avait rajouté un peu plus pour soigner une simulation. Que dire de Boudjemaâ Boumela, président du conseil d'administration du club qui déclare «ne pas avoir reconnu son équipe», alors que Kaci-Saïd s'est mis dans ses petits souliers, après avoir alimenté un avant-match inutile avec cette histoire de joueurs de la JSK contactés, notamment Asselah auxquels il faudrait rajouter Mekkaoui et Benlamri, si l'on croit les déclarations du président Hannachi, qui a signé et persisté juste après ce match, qui l'a mis dans un bonheur inouï. Cela se comprend, d'autant que Hannachi a toujours clamé une certaine justice dans l'accompagnement du football professionnel et critiqué la prise en charge par une société de l'Etat, en l'occurrence la Sonatrach, de certains clubs et pas d'autres. La victoire contre le MCA et ses milliards, c'est un peu une revanche personnelle de Hannachi contre l'iniquité ambiante et il ne l'a pas caché en déclarant haut et fort «l'argent du Mouloudia est celui du peuple» ! Evidemment, les dirigeants du MCA se sont murés dans un silence qui en dit long sur leur façon de fructifier l'argent de la Sonatrach. Avec un budget de 690 millions de dinars – c'est le chiffre officiel inscrit dans le budget prévisionnel – dont 546 millions en frais de personnel (79,2%), qui représente en réalité les salaires des joueurs et de l'encadrement, le MCA se dirige vers un réel échec et une non-atteinte de ses objectifs. Si on se réfère, encore une fois aux prévisions d'avant-saison – document-objectifs signé par l'ex-entraîneur Alain Geiger – le club algérois est loin du compte. D'abord, sur le plan international, l'annulation de la Coupe arabe des clubs a privé le MCA de s'illustrer, alors qu'il visait la demi-finale. En championnat, la cinquième place qu'il occupe au soir de la 24e journée n'est qualificative à aucune compétition internationale. Reste la Coupe d'Algérie, où l'objectif était d'aller le plus loin possible, cette compétition est devenue l'objectif numéro un des dirigeants. Arrivé au stade des demi-finales, les Mouloudéens devront croiser le fer, ce week-end, avec le petit poucet de la compétition, la JSM Chéraga, et où rien n'est gagné d'avance.