A 79 jours de l'évènement sportif planétaire de l'année, l'insécurité règne en maître au pays de la Samba. Les hautes autorités du pays veulent marquer leur territoire et montrer que l'Etat brésilien est plus fort que les trafiquants de drogue et les différents criminels, qui trouvent refuge dans les favelas, notamment à Rio. La moitié des Brésiliens sont pessimistes quant aux capacités du pays d'organiser une Coupe du monde sans faille. Ce qui inquiète le plus les autorités brésiliennes, c'est certainement le volet sécuritaire. En effet, les hauts responsables du pays ont fait appel à l'armée pour remettre de l'ordre dans les rues brésiliennes, qui accueilleront les supporters des différents pays du monde. Les militaires vont ainsi travailler avec la police pour renforcer le dispositif sécuritaire, notamment dans les villes de Rio de Janeiro et Sao Paulo, les deux plus importantes agglomérations, réputées pour être des théâtres de violence. A moins de trois mois du Mondial, une série d'attaques contre la police a été enregistrée. Pour parer à cette vague d'insécurité, la «Garantie de la Loi et de l'Ordre» vient d'être instaurée sous l'ordre de la présidente Dilma Rousseff. 2 600 parachutistes, fusilliers-marins, membres des forces d'élite de la police et policiers militaires, appuyés par des blindés et des hélicoptères, vont être mobilisés pour garantir la réussite de cette offensive du gouvernement fédéral, qui soutient une fois de plus le gouvernement de Rio dans cet affrontement avec le crime organisé ; les favelas, a indiqué le ministre de la Justice, Eduardo Cardozo. Le secrétaire à la sécurité de Rio, José Mariano Beltrame, affirme que ses forces ne pensent pas au Mondial, mais au citoyen de Rio, aux policiers lâchement assassinés... «Notre réponse aux trafiquants est d'occuper plus de territoire, de leur en faire perdre. Nous allons montrer que l'Etat de Rio est plus fort et que l'Etat brésilien est plus fort», s'est-il exclamé. Toutes les favelas devront être «pacifiées» par la police et les militaires seront appelés à assurer la sécurité publique et à agir comme la police dans les rues. Cette opération intervient après une série d'attaques du crime organisé ayant récemment visé policiers et unités de police. Les favelas de Rio constituent en effet un territoire hostile et vraiment dangereux. Des milliers de personnes y vivent et de nombreux criminels y trouvent refuge. On y trouve des armes, de la drogue, des voitures et des motos volées. Cet appel à l'armée renforce les craintes des Brésiliens, qui se montrent de plus en plus pessimistes quant à la capacité de leur pays d'assurer une organisation d'une Coupe du monde de football sans faille. Le Brésil, pays de football par excellence, espère que cette 20e édition du Mondial soit inoubliable. Mais entre vœu et réalité, il existe un gouffre. A moins de trois mois de l'entame de la compétition, les choses ne s'arrangent pas. En plus du volet infrastructurel, où plusieurs chantiers n'ont pas encore été livrés, les autorités brésiliennes, à leur tête la présidente Dilma Rousseff, sont appelées à entreprendre de sérieuses démarches pour assurer une bonne organisation et un séjour quiet pour les milliers de visiteurs qui afflueront sur le Brésil à partir de la fin du mois de mai prochain. A ce sujet, les Brésiliens se montrent très pessimistes. En effet, les résultats d'un sondage publié hier par le quotidien Folha de Sao Paulo indiquent clairement l'inquiétude des Brésiliens de voir leur pays assurer en matière d'organisation lors du Mondial qui s'étalera sur la durée du 12 juin au 13 juillet prochains. 54% des personnes sondées ont émis des doutes. 30% estiment que la Coupe du monde sera moyenne, 8% affirment qu'elle sera mauvaise, alors que 16% des interrogés affirment qu'elle sera très mauvaise. En revanche, 46% des personnes qui ont participé au sondage, affichent une attitude plutôt positive. Pour 33% d'entre eux, le Mondial sera excellent, au moment où 13% estiment que l'évènement se déroulera dans de bonnes conditions. Le spectre des «Anti-Mondial» Sur le plan organisationnel, plusieurs stades n'ont pas encore été achevés, à l'image de celui de Sao Paulo qui accueillera le match d'ouverture ou encore celui de Curitiba, qui abritera le match Algérie-Russie. Celui-ci a été finalement maintenu suite aux assurances données par la présidente du pays elle-même. Les organisateurs appréhendent, en outre, énormément les «Anti-Mondial», qui ont déjà fait une démonstration de force dernièrement en organisant des manifestations, parfois sanglantes. Pour eux, ils ne trouveront pas une occasion aussi propice pour faire passer leur message social.