Carence ■ 1 cas sur 2 de diabétiques de type 2 reste méconnu et donc non diagnostiqué et non traité, selon les professionnels de la santé. Près de 10% de la population adulte âgés de plus de 35 ans sont diabétiques, dont la moitié ignorent leur maladie, a précisé, hier, le Pr Mourad Samrouni du Centre Pierre Marie Curie (CPMC), lors du 6e sommet sur le diabète organisé par Pfizer Pharma Algérie ayant pour thème «Les faces cachées du diabète». Selon lui, seulement 5% de la population sont traités, le reste (5%) reste invisible. Pourquoi ? Selon lui, «les personnes ne font pas de diagnostic ni de dépistage qui consiste à contrôler la glycémie». Toute personne qui dépasse le seuil de 1,25 g/litre ( taux de glucose dans le sang), lors d'une prise de sang à jeûn et à maintes reprises est diabétique. En dehors de la question du dépistage, le diabète connaît une poussée exponentielle en Algérie. «Cette pathologie prend de l'ampleur en raison de l'augmentation du taux d'obésité durant ces dernières années pour de multiples raisons liées au nouveau mode de vie». En Algérie, le diabète touche 2,5 à 3 millions de personnes. 70 % des diabétiques souffrent de l'hypertension artérielle (HTA),a-t-on indiqué . Revenant à l'ordre du jour, les professionnels de santé présents lors de cette journée médicale sont revenus longuement sur les différentes faces cachées du diabète. Parmi celles-ci mises à nu par les professeurs qui se sont succédé à la tribune figurent, entre autres, la douleur neuropathique (DNP) qui représente la complication plus fréquente du diabète ainsi que le risque cardiovasculaire. Les intervenants ont attiré l'attention des médecins qui, souvent, omettent de traiter les maladies liées au diabète telles que la dyslipidémie (cholestérol) ,ou encore les douleurs neuropathiques et l'hypertension artérielle pouvant avoir un impact grave sur la santé du diabétique et sa qualité de vie. Les diabétiques doivent faire un dépistage de la douleur neuropathique dans le cadre du diagnostic d'un diabète de type 2 , a-t-on recommandé . Le malade ayant des déficits neuropathiques doit bénéficier également d'une éducation thérapeutique appropriée. Revenant sur le sujet, le Pr Michel Krempf , chef de service d'endocrinologie au CHU de Nantes ira plus loin en soulignant que les personnes diabétiques présentent un risque accru de développer de graves complications spécifiques : Les organes le plus souvent touchés sont les yeux, les reins, les nerfs et le cœur .«L'hyperglycémie trop élevée et qui dure dans le temps peut développer des douleurs neuropathiques , une atteinte aux yeux (cécité), des maladies nerveuses ou une insuffisance rénale »...Les diabétiques sont à haut risque cardiovasculaire. C'est pourquoi, a t-il recommandé le contrôle régulier afin que toute complication soit détectée. Chaque malade présentant un ou plusieurs risques de maladies cardiovasculaires doit suivre un traitement par statines .« Le traitement du diabète ne nécessite pas simplement le contrôle glycémique, il est nécessaire également de contrôler les facteurs de risques associées au diabète, mesurer la pression artérielle, le cholestérol..., mais aussi arrêter de fumer »,a t-il préconisé. Le Pr Mansour Brouri a insisté, de son côté, sur la nécessité de mettre en place des programmes de santé publique pour empêcher, un tant soit peu, la survenue de ces maladies, surtout lorsque l'on sait que la neuropathie est responsable de 50 à 75% des amputations subies par les diabétiques.