Décollage ■ Il est 22 h 10, en ce 1er juillet 2002, à l'aéroport international Domodedovo à Moscou (Russie)... En récompense de leurs bonnes notes, 45 écoliers russes attendent d'embarquer à bord d'un vol à destination de Barcelone. Parmi eux, Arhur Amatov, 11 ans. Au début de l'année scolaire on s'était mis d'accord, «s'il finissait avec des notes excellentes, il pourrait participer à ce voyage. Un soir quand je suis rentré du travail, il est venu me montrer son bulletin. Il m'a regardé, une lueur d'espoir dans les yeux et il m'a dit : ‘'Papa regarde, j'ai une parole''», raconte Sulfat Amatov son père. Partis d'Oufa dans le centre de la Russie, ces enfants sont coincés à Moscou après avoir manqué leur vol. Un charter est donc affrété pour les conduire en Espagne. L'embarquement du vol BTC 2937 va commencer. Svetlana Kaioleva et ses enfants, Constantin et Diana font partie des passagers. Ils vont retrouver leur mari et père qui travaille en Espagne depuis un an et demi. «Je les avais au téléphone tous les jours. Cela rendait mon séjour un peu plus facile. Mais c'était dur de rester si longtemps sans les voir», raconte le père. Svetlana a eu de la chance de trouver des places sur ce charter Bachkir. Les visas de la famille étant arrivés en retard, les autres vols affichaient complet. «On allait enfin se retrouver. Passer de bons moments tous ensemble», ajoute le père. L'équipage achève ses préparatifs. A 20h48, le vol BTC 2937 de la compagnie Bachkir décolle enfin de l'aéroport moscovite Domodedovo. Environ 3 000 kilomètres le séparent de Barcelone et la durée du vol est estimée à 4 heures et 20 minutes. En Suisse, dans le centre de contrôle régional de Zurich, il est 23 heures. Peter Neilsen, un aiguilleur du ciel de 35 ans fait partie de l'équipe de nuit. Avec un collègue, il gère un secteur de contrôle de l'espace aérien situé à cheval sur l'est de la Suisse et le sud-ouest de l'Allemagne. En journée, c'est un des carrefours les plus encombrés d'Europe. Mais de nuit, le trafic se rétrécit comme une peau de chagrin. Il n'y a alors plus que quelques avions dans le ciel. Quand son collègue part faire une pose, Peter Neilsen, se retrouve seul responsable du suivi dans l'espace aérien de Zurich. Il règle un radar pour le trafic traversant son secteur. Et un autre pour les avions se posant sur l'aéroport voisin de Friedrichshafen. (A suivre...)