Tension ■ Des observateurs d'une organisation internationale retenus par les séparatistes, blocus de Kiev contre les bastions pro-russe, espace aérien ukrainien violé... Les séparatistes ont accusé ce samedi les observateurs de l'OSCE retenus dans l'est de l'Ukraine d'être des «espions de l'Otan». En même temps, ils ont affirmé qu'ils ne seraient libérés qu'en échange de «leurs propres prisonniers». «Hier nous avons arrêté des espions de l'Otan», a lancé Denis Pouchiline, l'un des leaders des séparatistes en faisant référence à treize personnes dont sept représentants de l'OSCE et leurs accompagnateurs ukrainiens. «Ils ne seront pas remis en liberté. Ils seront échangés contre nos propres prisonniers. Je ne vois pas d'autre solution», a-t-il ajouté devant le siège des services de sécurité (SBU) à Slaviansk, bastion des insurgés pro-russes dans l'est de l'Ukraine où ils sont retenus. Les barricades ont été renforcées ce samedi matin avec des sacs de sables devant le bâtiment du SBU. Trois blindés étaient garés à proximité. Treize observateurs de l'Organisation pour la Sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont été capturés et retenus par des séparatistes pro-russes, a annoncé hier la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen. «Le tableau est encore confus mais il apparaît que 13 inspecteurs de l'OSCE ont été arrêtés, parmi ces 13 inspecteurs se trouvent par ailleurs quatre Allemands», a déclaré la ministre. En fin d'après-midi, le ministère ukrainien de l'Intérieur avait évoqué la capture de sept observateurs de l'OSCE. Les quatre Allemands sont «trois membres de la Bundeswehr et un interprète», a détaillé la ministre. Durant la même journée d'hier, la Russie a appelé les autorités de Kiev à cesser «toute action militaire» dans l'Est de l'Ukraine, alors que l'armée ukrainienne assiège les séparatistes pro-russes dans la ville de Slaviansk, dans l'Est. «La Russie appelle à cesser immédiatement toute action militaire et la violence, au retrait des troupes et à la mise en œuvre complète par la partie ukrainienne de l'accord de Genève», a écrit dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères. «Cela aboutirait à un début de désescalade» poursuit le ministère, qui ajoute que la Russie soutient toujours la «pleine mise en œuvre» de l'accord de Genève, qui prévoit notamment le désarmement des groupes armés illégaux et l'évacuation des bâtiments occupés dans les villes ukrainiennes, dans la capitale comme dans l'Est. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a, pour sa part, souligné, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, «le rôle important de l'OSCE dans le dialogue entre les autorités de Kiev» et les insurgés. Le pouvoir ukrainien a décidé de mettre en place «un blocus» de Slaviansk, bastion pro-russe dans l'Est du pays, afin d'empêcher les insurgés «de recevoir des renforts». Des avions russes ont violé l'espace aérien de l'Ukraine «à plusieurs reprises» au cours des dernières 24 heures, a affirmé vendredi un porte-parole du Pentagone, alors que la situation sur place reste très tendue. «Je peux confirmer qu'à plusieurs reprises durant ces dernières 24 heures des avions russes ont pénétré dans l'espace aérien ukrainien», a indiqué le colonel Steven Warren. «Nous appelons les Russes à prendre immédiatement des mesures pour faire baisser la tension». Le colonel Warren n'a pas donné d'autres éléments précisant exactement où et quand ces incursions s'étaient produites.