Les insurgés séparatistes de l'Est de l'Ukraine refusaient toujours samedi l'accord conclu jeudi à Genève pour apaiser la crise dans le pays, le Kremlin confirmant que ses troupes étaient mobilisées à proximité "en raison de la situation". Les insurgés séparatistes de l'Est de l'Ukraine refusaient toujours samedi l'accord conclu jeudi à Genève pour apaiser la crise dans le pays, le Kremlin confirmant que ses troupes étaient mobilisées à proximité "en raison de la situation". Les autorités pro-européennes dont ils exigent le départ ont, quant à elles, tendu la main aux rebelles, promettant une importante décentralisation et un statut protecteur pour la langue russe, sans réagir à la fin de non-recevoir des pro-russes. Sans apparemment convaincre la Russie qui a massé, selon l'Otan, jusqu'à 40.000 hommes à la frontière entre les deux pays, et dont le président Vladimir Poutine a promis d'assurer "à tout prix" la protection des russophones de l'ex-URSS. Le Kremlin a confirmé vendredi pour la première fois que la Russie avait bien mobilisé des troupes à la frontière ukrainienne. "Il y a des troupes près de la frontière ukrainienne. Certaines y sont basées, d'autres ont été envoyées en renfort en raison de la situation en Ukraine", a déclaré le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov. Les Etats-Unis ont averti vendredi leurs partenaires russes qu'ils comptaient "les observer de près" pour s'assurer qu'ils respectent les engagements de l'accord de Genève. "Nous allons observer de près la Russie pour voir si elle endosse ou non la responsabilité qui lui incombe d'user de sa considérable influence pour juguler et faire en sorte que les milices irrégulières se retirent des bâtiments qu'elles occupent", a déclaré Susan Rice, conseillère à la sécurité nationale du président Obama. De son côté, au cours d'un entretien téléphonique avec son homologue Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie américaine John Kerry a "exhorté au respect total et immédiat de l'accord de Genève du 17 avril", selon un haut responsable du département d'Etat. A la surprise générale, les chefs de la diplomatie ukrainienne, russe, américaine et européenne avaient signé jeudi à Genève un texte prévoyant notamment le désarmement des groupes armés, la libération des bâtiments publics occupés et une amnistie pour les insurgés non "coupables de crimes de sang". Mais, barricadés dans leur QG du bâtiment de l'administration régionale de Donetsk où des haut-parleur diffusent l'hymne russe, les insurgés ont sèchement rejeté ce plan, ravivant le spectre de la partition de ce pays de 46 millions d'habitants, frontalier de plusieurs membres de l'Union européenne et de l'Otan. Ioulia Timochenko, candidate à la présidentielle du 25 mai, s'est rendue à Donetsk, grande ville industrielle de l'Est où elle voulait rencontrer les insurgés ce que ces derniers ont refusé. "Si elle veut, elle peut venir sur les barricades, mais je ne lui conseillerais pas", a déclaré Denis Pouchiline, un des responsables de la "république" autoproclamée de Donetsk dont les alliés occupent depuis le 6 avril l'administration régionale. Le président par intérim Olexandre "Tourtchinov et le Premier ministre Arseni Iatseniouk doivent d'abord quitter les bâtiments qu'ils occupent illégalement après leur coup d'Etat", comme les séparatistes qualifient le soulèvement qui a renversé fin février un régime pro-russe, a lancé Pouchiline. Intervention russe à l'horizon Malgré ce rejet, les autorités de Kiev ont tenu à s'engager solennellement sur leur partie de l'accord, M. Iatseniouk promettant, dans une adresse à la Nation commune avec le président, l'élection des exécutifs régionaux aujourd'hui nommés, des budgets locaux renforcés, un statut spécial pour le russe. Une "décentralisation" loin toutefois de la "fédéralisation" prônée par les pro-russes et Moscou, et qui, selon Kiev, ouvrirait la voie à l'éclatement du pays. Sur le terrain, les mystérieux "hommes verts" en armes - militaires russes, selon Kiev, "groupe locaux d'autodéfense", selon Moscou - contrôlaient toujours Slaviansk, qu'ils ont prise il y a six jours. Et les séparatistes, simples manifestants ou groupes armés, tenaient toujours des bâtiments publics dans plus d'une demi-douzaine de villes de l'Est russophone. L'ex-chef de l'état-major ukrainien Volodymyr Zamana a estimé vendredi que l'Ukraine devait préparer des mesures "asymétriques" pour repousser une intervention russe. "Les actes de sabotage se multiplient non seulement dans l'Est mais aussi dans le Sud", a estimé le général Zamana. "Malgré les tentatives de trouver une solution diplomatique, aucun résultat n'a été atteint". L'accord de Genève a également déçu les partisans de l'unité ukrainienne. "Ces accords ne mentionnent pas l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ni n'exigent de la Russie de cesser l'occupation de la Crimée, ni ne mentionnent les saboteurs russes dans le Donbass" (bassin minier de l'Est), s'emportait sur son blog Anatoli Gritsenko, ex-ministre de la Défense et candidat à la présidentielle anticipée du 25 mai. "La Crimée est à nous" "Nous voyons maintenant que les garanties de l'inviolabilité des frontières ukrainiennes ne valent rien", renchérissait la chanteuse Rouslana, lauréate de l'Eurovision et militante très active du Maïdan. Moscou a rattaché en mars la péninsule ukrainienne de Crimée à son territoire, après un référendum controversé et, l'intervention de groupes armés non-identifiés. "La Crimée est à nous," a répété vendredi le Premier ministre Iatseniouk. Le président américain Barack Obama s'était montré dès jeudi très prudent, déclarant n'avoir aucune certitude que l'accord permette une "désescalade". Et il a averti que de nouvelles sanctions américaines et européennes à l'encontre de Moscou seraient prises en cas d'impasse. Menace "inacceptable", a réagi vendredi le porte-parole du Kremlin. M. Poutine avait indiqué jeudi "espérer ardemment" ne pas être "obligé de recourir" à l'envoi de ses forces armées en Ukraine. Les séparatistes de Slaviansk demandent des armes à la Russie Quelques heures auparavant, il avait réclamé au président russe le déploiement de telles troupes pour "défendre la population pacifique" face aux forces ukrainiennes... Les séparatistes pro-Russes de Slaviansk, leur place forte dans l'est de l'Ukraine, ont appelé dimanche la Russie à leur livrer des armes et menacé d'abattre le ministre ukrainien de l'Intérieur, qui venait d'annoncer qu'il se rendait dans ces régions. "Au gouvernement russe et à Vladimir Vladimirovitch (Poutine) (...), nous demandons de l'aide. Si vous ne pouvez pas envoyer des forces de maintien de la paix, livrez-nous des armes", a déclaré devant la presse Viatcheslav Ponomarev, le maire autoproclamé de cette ville quadrillée par des groupes d'autodéfens». "Nous avons besoin d'armes, nous n'en avons pas assez" Quelques heures auparavant, il avait réclamé au président russe le déploiement de telles troupes pour "défendre la population pacifique" face aux forces ukrainiennes. "Pour le moment, la Russie, n'a pas répondu" à cet appel, a-t-il ensuite précisé. "Nous avons besoin d'armes, nous n'en avons pas assez, car ils (les militaires ukrainiens) ont de l'aviation et des blindés",a expliqué Ponomarev, qui a par ailleurs affirmé n'avoir "aucun contact direct", avec Moscou. Avakov a assuré dimanche qu'il irait dans les régions orientales de son pays inspecter les unités de la Garde nationale déployées en réponse à l'insurrection séparatiste. Couvre-feu de minuit à 6h du matin Il n'a pas précisé si ce déplacement était lié à la fusillade qui a fait quatre morts dans la nuit de samedi à dimanche à un poste de contrôle improvisé tenu par les pro russes et situé à une quinzaine de kilomètres de Slaviansk. En ce qui concerne le couvre-feu décrété, de minuit à six heures du matin, peu après cet incident, Viatcheslav Ponomarev a simplement dit qu'il resterait en vigueur "tant que ne serait pas levée la menace d'une attaque" des forces ukrainiennes. Les miliciens présents aux innombrables barrages érigés dans les rues de Slaviansk ainsi que dans la campagne environnante se montraient, quant à eux, de plus en plus nerveux, inspectant attentivement la plupart des véhicules, contrairement aux jours précédents. Les autorités pro-européennes dont ils exigent le départ ont, quant à elles, tendu la main aux rebelles, promettant une importante décentralisation et un statut protecteur pour la langue russe, sans réagir à la fin de non-recevoir des pro-russes. Sans apparemment convaincre la Russie qui a massé, selon l'Otan, jusqu'à 40.000 hommes à la frontière entre les deux pays, et dont le président Vladimir Poutine a promis d'assurer "à tout prix" la protection des russophones de l'ex-URSS. Le Kremlin a confirmé vendredi pour la première fois que la Russie avait bien mobilisé des troupes à la frontière ukrainienne. "Il y a des troupes près de la frontière ukrainienne. Certaines y sont basées, d'autres ont été envoyées en renfort en raison de la situation en Ukraine", a déclaré le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov. Les Etats-Unis ont averti vendredi leurs partenaires russes qu'ils comptaient "les observer de près" pour s'assurer qu'ils respectent les engagements de l'accord de Genève. "Nous allons observer de près la Russie pour voir si elle endosse ou non la responsabilité qui lui incombe d'user de sa considérable influence pour juguler et faire en sorte que les milices irrégulières se retirent des bâtiments qu'elles occupent", a déclaré Susan Rice, conseillère à la sécurité nationale du président Obama. De son côté, au cours d'un entretien téléphonique avec son homologue Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie américaine John Kerry a "exhorté au respect total et immédiat de l'accord de Genève du 17 avril", selon un haut responsable du département d'Etat. A la surprise générale, les chefs de la diplomatie ukrainienne, russe, américaine et européenne avaient signé jeudi à Genève un texte prévoyant notamment le désarmement des groupes armés, la libération des bâtiments publics occupés et une amnistie pour les insurgés non "coupables de crimes de sang". Mais, barricadés dans leur QG du bâtiment de l'administration régionale de Donetsk où des haut-parleur diffusent l'hymne russe, les insurgés ont sèchement rejeté ce plan, ravivant le spectre de la partition de ce pays de 46 millions d'habitants, frontalier de plusieurs membres de l'Union européenne et de l'Otan. Ioulia Timochenko, candidate à la présidentielle du 25 mai, s'est rendue à Donetsk, grande ville industrielle de l'Est où elle voulait rencontrer les insurgés ce que ces derniers ont refusé. "Si elle veut, elle peut venir sur les barricades, mais je ne lui conseillerais pas", a déclaré Denis Pouchiline, un des responsables de la "république" autoproclamée de Donetsk dont les alliés occupent depuis le 6 avril l'administration régionale. Le président par intérim Olexandre "Tourtchinov et le Premier ministre Arseni Iatseniouk doivent d'abord quitter les bâtiments qu'ils occupent illégalement après leur coup d'Etat", comme les séparatistes qualifient le soulèvement qui a renversé fin février un régime pro-russe, a lancé Pouchiline. Intervention russe à l'horizon Malgré ce rejet, les autorités de Kiev ont tenu à s'engager solennellement sur leur partie de l'accord, M. Iatseniouk promettant, dans une adresse à la Nation commune avec le président, l'élection des exécutifs régionaux aujourd'hui nommés, des budgets locaux renforcés, un statut spécial pour le russe. Une "décentralisation" loin toutefois de la "fédéralisation" prônée par les pro-russes et Moscou, et qui, selon Kiev, ouvrirait la voie à l'éclatement du pays. Sur le terrain, les mystérieux "hommes verts" en armes - militaires russes, selon Kiev, "groupe locaux d'autodéfense", selon Moscou - contrôlaient toujours Slaviansk, qu'ils ont prise il y a six jours. Et les séparatistes, simples manifestants ou groupes armés, tenaient toujours des bâtiments publics dans plus d'une demi-douzaine de villes de l'Est russophone. L'ex-chef de l'état-major ukrainien Volodymyr Zamana a estimé vendredi que l'Ukraine devait préparer des mesures "asymétriques" pour repousser une intervention russe. "Les actes de sabotage se multiplient non seulement dans l'Est mais aussi dans le Sud", a estimé le général Zamana. "Malgré les tentatives de trouver une solution diplomatique, aucun résultat n'a été atteint". L'accord de Genève a également déçu les partisans de l'unité ukrainienne. "Ces accords ne mentionnent pas l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ni n'exigent de la Russie de cesser l'occupation de la Crimée, ni ne mentionnent les saboteurs russes dans le Donbass" (bassin minier de l'Est), s'emportait sur son blog Anatoli Gritsenko, ex-ministre de la Défense et candidat à la présidentielle anticipée du 25 mai. "La Crimée est à nous" "Nous voyons maintenant que les garanties de l'inviolabilité des frontières ukrainiennes ne valent rien", renchérissait la chanteuse Rouslana, lauréate de l'Eurovision et militante très active du Maïdan. Moscou a rattaché en mars la péninsule ukrainienne de Crimée à son territoire, après un référendum controversé et, l'intervention de groupes armés non-identifiés. "La Crimée est à nous," a répété vendredi le Premier ministre Iatseniouk. Le président américain Barack Obama s'était montré dès jeudi très prudent, déclarant n'avoir aucune certitude que l'accord permette une "désescalade". Et il a averti que de nouvelles sanctions américaines et européennes à l'encontre de Moscou seraient prises en cas d'impasse. Menace "inacceptable", a réagi vendredi le porte-parole du Kremlin. M. Poutine avait indiqué jeudi "espérer ardemment" ne pas être "obligé de recourir" à l'envoi de ses forces armées en Ukraine. Les séparatistes de Slaviansk demandent des armes à la Russie Quelques heures auparavant, il avait réclamé au président russe le déploiement de telles troupes pour "défendre la population pacifique" face aux forces ukrainiennes... Les séparatistes pro-Russes de Slaviansk, leur place forte dans l'est de l'Ukraine, ont appelé dimanche la Russie à leur livrer des armes et menacé d'abattre le ministre ukrainien de l'Intérieur, qui venait d'annoncer qu'il se rendait dans ces régions. "Au gouvernement russe et à Vladimir Vladimirovitch (Poutine) (...), nous demandons de l'aide. Si vous ne pouvez pas envoyer des forces de maintien de la paix, livrez-nous des armes", a déclaré devant la presse Viatcheslav Ponomarev, le maire autoproclamé de cette ville quadrillée par des groupes d'autodéfens». "Nous avons besoin d'armes, nous n'en avons pas assez" Quelques heures auparavant, il avait réclamé au président russe le déploiement de telles troupes pour "défendre la population pacifique" face aux forces ukrainiennes. "Pour le moment, la Russie, n'a pas répondu" à cet appel, a-t-il ensuite précisé. "Nous avons besoin d'armes, nous n'en avons pas assez, car ils (les militaires ukrainiens) ont de l'aviation et des blindés",a expliqué Ponomarev, qui a par ailleurs affirmé n'avoir "aucun contact direct", avec Moscou. Avakov a assuré dimanche qu'il irait dans les régions orientales de son pays inspecter les unités de la Garde nationale déployées en réponse à l'insurrection séparatiste. Couvre-feu de minuit à 6h du matin Il n'a pas précisé si ce déplacement était lié à la fusillade qui a fait quatre morts dans la nuit de samedi à dimanche à un poste de contrôle improvisé tenu par les pro russes et situé à une quinzaine de kilomètres de Slaviansk. En ce qui concerne le couvre-feu décrété, de minuit à six heures du matin, peu après cet incident, Viatcheslav Ponomarev a simplement dit qu'il resterait en vigueur "tant que ne serait pas levée la menace d'une attaque" des forces ukrainiennes. Les miliciens présents aux innombrables barrages érigés dans les rues de Slaviansk ainsi que dans la campagne environnante se montraient, quant à eux, de plus en plus nerveux, inspectant attentivement la plupart des véhicules, contrairement aux jours précédents.