Vainqueur 1-0 à l'aller, le Real Madrid s'est qualifié pour la finale de la Ligue des champions après avoir humilié le Bayern Munich à l'Allianz Arena (0-4) ! Tous les ingrédients étaient réunis avant le coup d'envoi, pour assister à l'un des matchs de l'année. Mais... dans une ambiance des grands soirs imprégnée par 66 000 chanceux surchauffés, les hommes de Guardiola ont, comme prévu, confisqué le ballon dès le début du match. Rien d'étonnant, d'autant que le Real se satisfaisait de devoir jouer en contre, sa grande force. Un scénario joué d'avance, mais personne n'avait en revanche prévu que Ramos marquerait un doublé de la tête, en vingt minutes qui plus est, sur un corner (16') puis un coup franc (20'). Incroyable ! Les coéquipiers de Ribéry n'avaient pas encore eu le temps d'inquiéter Casillas que le sort de la double confrontation était déjà plié... Et ce n'était pas fini ! Sur un modèle de contre-attaque, Bale lancé par Benzema décalait Ronaldo qui a trompé Neuer pour marquer son 15e but dans la compétition cette saison, un record (34'). La coupe était pleine pour les Allemands qui ont manqué d'encaisser un nouveau but sur un lob insensé de Ronaldo à plus de trente mètres, de peu au dessus (37')... Après avoir opté pour un onze très offensif, Guardiola a révisé ses plans au retour des vestiaires, en remplaçant Mandzukic par Javi Martinez. Malgré la débâcle, les supporters ont continué d'encourager leur équipe, mais celle-ci s'est heurtée à un mur infranchissable. Casillas a passé même une soirée très, très tranquille ! Les occasions ont d'ailleurs été peu nombreuses au cours de la seconde période qui a surtout permis au Real de savourer pleinement son succès magistral... Et à Ronaldo d'inscrire son 16e but sur coup franc à la 90e minute ! La joie Ancelotti : «Un match parfait» «Je ne suis pas surpris, a réagi Carlo Ancelotti, l'entraîneur de la Maison Blanche. Ces joueurs pouvaient le faire. C'est une joie énorme pour nous tous. On a fait le match parfait, surtout en première période, pendant laquelle nous avons défendu très bien et très haut comme à l'aller. Nous avons été efficaces en contre, avec de bonnes passes pour profiter de la vitesse de nos attaquants. Et puis, nous avions bien préparé les coups de pied arrêtés... Avec ces deux premiers buts, nous n'avons pas permis au Bayern d'entrer dans le match. On n'a pas donné d'opportunités au Bayern de mettre du rythme dans la partie. J'ai aimé le sacrifice de nos attaquants. J'ai la chance d'entraîner des joueurs de grande qualité, capables de se sacrifier.» La responsabilité Guardiola: «Une dure soirée» «C'est une dure soirée pour nous, pour moi et pour les joueurs. Cette défaite s'explique parce que nous n'en avons pas assez fait avec le ballon. Nous avons été exceptionnels dans ce domaine à Manchester (en quarts de finale, ndlr) et aussi à Madrid, mais pas ce soir. Si vous n'avez pas le contrôle du match, vous n'avez aucune chance contre ce type d'équipe. Nous avons mal joué et c'est ma responsabilité. C'est le niveau le plus élevé en Europe et vous êtes punis pour la moindre petite erreur». Le buteur Ronaldo bat le record de Messi et Mazzola Cristiano Ronaldo a établi hier soir le nouveau record de buts en une seule saison dans l'histoire de la Ligue des champions, en marquant pour les 15e et 16e fois lors de l'exercice 2013-14 contre le Bayern Munich en demi-finale retour. Le record était jusqu'ici de 14 buts, codétenu par Lionel Messi (2011-12/FC Barcelone) et José Altafini «Mazzola» (1962-63/AC Milan). Le Portugais a établi une nouvelle marque historique en inscrivant à Munich avec un doublé face au Bayern, en demi-finale retour de Ligue des champions (le score était alors de 4-0 pour les Madrilènes). Le Real avait remporté le match aller 1 à 0. «Ce but, je le cherchais et je savais qu'il m'en manquait un pour battre le record, mais je n'allais pas me rendre fou parce que cela pouvait arriver. Ce but, je le dois à une belle passe de Bale et toute l'équipe m'a aidé. Je me sens très bien et je suis content d'avoir battu ce record», a lancé Cristiano Ronaldo. Le geste Quand Ribéry gifle Carvajal Particulièrement nerveux lors de la demi-finale retour de Ligue des champions entre le Bayern et le Real (0-4), Franck Ribéry s'est notamment «chauffé» avec Carvajal, son vis-à-vis sur le terrain. Après des échanges de coups d'épaule en début de match, les choses ont empiré avant la mi-temps. Le Français a alors giflé Carvajal. Heureusement que l'arbitre n'a rien vu... Le point noir Xabi Alonso suspendu pour la finale Le Real Madrid a réalisé l'exploit de la soirée en se qualifiant pour la finale de la Ligue des champions, à disputer contre Chelsea ou l'Atlético de Madrid. Mais le seul point noir de la soirée, c'est le fait que Xabi Alonso ne sera pas de la partie. Le milieu de terrain de la Maison Blanche était sous la menace d'un avertissement et il a écopé d'un carton jaune à la 38e minute de jeu face au Bayern Munich, le privant automatiquement du dernier rendez-vous programmé à Lisbonne le 24 mai prochain. La revanche Ramos avait un contentieux avec le Bayern La première demi-finale de la Ligue des champions tient pour l'instant toutes ses promesses. Après un quart d'heure de jeu, après une domination stérile du Bayern Munich, sans occasion de but, c'est bel et bien le Real Madrid qui a pris les devants ! Sur leur premier corner de la rencontre, les Merengue ont trouvé la faille grâce à une tête surpuissante de Sergio Ramos (16'). Une poignée de secondes plus tard, un coup-franc d'Angel Di Maria dévié par Pepe était repris par... Sergio Ramos, qui doublait la mise et faisait taire l'Allianz Arena (20'). Pour l'anecdote, sachez que Sergio Ramos n'avait marqué que 5 buts lors de ses 73 précédents matchs de Ligue des champions. On se rappelle que Ramos avait été la malheureuse star de la dernière demi-finale face aux Bavarois en envoyant son penalty largement au-dessus. Hier, il est allé au bout de sa rédemption. L'arme fatale La B.B.C a frappé Ultra réaliste et systématiquement dangereux sur ses contre-attaques, le Real s'en est ensuite remis à ses fusées et à sa B.B.C (Bale-Benzema-Cristiano) pour inscrire le troisième but «made in Madrid» et enterrer le Bayern en un peu plus d'une demi-heure de jeu. Karim Benzema, très juste, a alors lancé Gareth Bale dans la profondeur. Comme lors de chacune de ses courses à grandes enjambées, le Gallois s'est envolé, clouant sur place les défenseurs centraux allemands. Face à Neuer, et en bon lieutenant, l'ex-joueur de Tottenham a délivré un caviar à Ronaldo qui n'a pas eu à forcer son talent pour pousser le cuir au fond et entrer dans l'Histoire. Le choix Benzema préfèrerait Chelsea L'attaquant du Real Madrid, Karim Benzema participera à sa première finale de Ligue des champions après avoir battu le Bayern Munich (0-4) mardi soir en demi-finale retour. «On a fait un très bon match. Ils ont essayé d'attaquer, mais ils ont laissé des espaces. On est très forts en contre-attaque et on bien su les utiliser. On est restés calmes, on a joué, on s'est fait plaisir. Le Bayern s'est énervé sur pas mal de choses. Après les deux buts, on sentait que c'était plié», a-t-il confié. «On est tous contents d'aller en finale. C'est formidable mais il faudra gagner cette finale. Je préfèrerais Chelsea mais l'adversaire, on verra bien», a ajouté Benzema au micro de Canal+. L'objectif Le Real obsédé par la Décima Ce matin, au lendemain de la qualification du Real pour la finale de la Ligue des champions, Madrid n'a qu'un mot à la bouche : la Décima. En sortant le champion sortant, à savoir le Bayern Munich, le club espagnol, vainqueur 1-0 au match aller au stade Santiago-Bernabeu, s'est en effet accroché à son rêve, celui de soulever la coupe aux grandes oreilles une dixième fois le 24 mai prochain à Lisbonne, ce qui lui permettrait d'améliorer son record. Un rêve qui l'obsède depuis maintenant douze ans et le titre de 2002 à Glasgow. Un rêve qui s'est toujours écroulé depuis cette date marquée par le chef-d'œuvre de Zinédine Zidane contre Leverkusen, la faute, notamment, à quatre échecs à la suite en demies, dont le dernier face au Bayern en 2012. «Après douze ans, Madrid est de retour en finale. Atteindre cette finale, c'était notre objectif», avoue après coup Carlo Ancelotti.