Hommage Pour conserver, protéger et transmettre l??uvre du chanteur, auteur et compositeur Youcef Abdjaoui, son fils Samir Aliouche annonce la création prochaine d?une fondation Youcef-Abdjaoui. Samir Aliouche lance, d?ores et déjà, un appel fraternel aux artistes, amis et admirateurs de l?artiste pour faire partie de cette fondation. Selon le fils du maître du chaâbi kabyle, «la fondation a pour objectif de conserver, protéger et transmettre l??uvre de Youcef Abdjaoui, défendre sa mémoire, protéger ses droits moraux et matériels, organiser des manifestations commémoratives, organiser ou participer à des actions culturelles et artistiques et fonder un prix portant son nom». Pour rappel, Youcef Abdjaoui, de son vrai nom Aliouche Youcef, est né le 16 décembre 1932 au village d?Aït Allouane, dans la commune d?Akfadou. Après une brillante scolarité qu?il dut interrompre pour subvenir aux besoins de sa famille, il verse dans le monde du travail dès l?âge de 16 ans. Il sera tour à tour ferrailleur, commerçant, et même footballeur, entre 1952 et 1953 à la SSSA de Sidi Aïch, dans la vallée de la Soummam. Et comme il avait le chant dans le sang, il abandonne tous ces métiers pour se consacrer exclusivement à la chanson. Il débute sa carrière vers 1956, après sa rencontre avec un monument de la chanson chaâbie algérienne, Sadek Hamma dit Cheikh Sadek Abdjaoui. A l?époque, chanter était tabou et Youcef Abdjaoui ne voulait pas que ses parents le sachent, il se fit donc appeler Youcef Abdjaoui. Après un passage à Radio Béjaïa, il se rend à Alger et commence à interpréter ses propres chansons à Radio Alger. Il enregistre son premier disque en 1958. La même année, il se rend à Paris où il rencontre Amraoui Missoum, dit cheikh Missoum, considéré comme le fondateur du chant moderne algérien. Il intègre donc l?orchestre de Missoum, anime plusieurs galas et réalise plusieurs enregistrements. En 1959, en pleine guerre d?Algérie, il répond à l?appel du FLN et rejoint, à Tunis, l?Orchestre national, appelé troupe artistique du FLN, aux côtés d?Ahmed Wahbi, Hadi Rdjeb, Farid Ali et bien d?autres encore. A l?indépendance Youcef Abdjaoui devient responsable de l?orchestre de variétés kabyles à la radio, jusqu?en 1969. En quittant la radio, Youcef Abdjaoui se rend à Paris où il poursuit sa carrière, une carrière de plus de 30 ans. Il est apprécié par l?ancienne et la nouvelle générations. Il a, faut-il le rappeler, chanté différents thèmes. L?artiste meurt en France, à la suite d?une maladie, le 28 octobre 1996, à l?âge de 64 ans. Il a choisi d?être enterré à l?Akfadou, le pays qui l?a vu naître et grandir. Pour revenir au projet, la fondation Gaya (Groupe d?admirateurs de Youcef Abdjaoui) ? qui a réalisé un film-documentaire sur l?artiste et a organisé, en 1997, un gala historique en hommage au maître ? interpelle les pouvoirs publics pour baptiser le Centre culturel d?Akfadou du nom de Youcef Abdjaoui.