Des enquêtes viennent d'être ouvertes par les services de sécurité suite à de nombreux cas de vol de médicaments dans les hôpitaux. Si on ne connaît pas encore l'ampleur du phénomène, le ministre de la Santé a placé ces auteurs de détournements des produits pharmaceutiques et autre matériel médical sur un pied d'égalité avec les trafiquants de drogue. Le premier responsable de la santé est allé jusqu'à faire le parallèle entre ces voleurs et les trafiquants de drogue. Ceux qui détournent les médicaments au préjudice de la santé des malades «s'apparentent aux trafiquants de drogue. Ils doivent être sanctionnés et réprimés et leurs noms doivent être divulgués», a lancé hier le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière dans une déclaration à l'APS en marge des assises régionales de la santé de la région centre. Il est temps de s'attaquer à ce phénomène. C'est pourquoi Abdelmalek Boudiaf a évoqué la traçabilité des médicaments au niveau des hôpitaux qui a permis, a-t-il assuré, au ministère de la Santé de constater le vol d'importantes quantités et le détournement du sang destiné aux malades. Une idée que défend le directeur général le CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou. Le Pr Abbas Ziri, qui intervenait ce dimanche, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, reconnaissant que les vols des médicaments dans les hôpitaux est une réalité et ce sont des pratiques qui existent, a en effet, estimé que le meilleur moyen de lutter contre tous ces dysfonctionnements serait d'opter pour la traçabilité des médicaments ainsi que des instruments. «Au jour d'aujourd'hui, nous sommes en train de travailler au CHU de Tizi Ouzou sur un nouveau procédé : la traçabilité des médicaments ainsi que les instruments». «Notre technique, l'unique et la première qui est en train de se faire à l'échelle nationale, consiste à l'indentification du matériel par méthode laser». Ainsi, l'ensemble des équipements existant au niveau du CHU de Tizi Ouzou sont identifiés et gravés au laser. Autrement dit, ce matériel sera siglé au nom du CHU de Tizi Ouzou. «Le procédé sera généralisé», a assuré le Pr Abbas Ziri affirmant avoir fait part de cette «nouvelle» méthode au ministre de la Santé. «Cette méthode va réduire de manière notable le détournement, les vols des équipements et instruments au niveau des établissements de santé», a-t-il insisté. Il a rappelé dans la foulée avoir, dans le passé, déposé plainte à l'encontre d'un infirmier chez qui, la police avait retrouvé des médicaments volés. Dans le même contexte, il convient de souligner que les services de sécurité ont décidé de prendre le taureau par les cornes suite aux instructions données par le ministre de la Santé pour enquêtes sur le vol de médicaments dans le secteur public et leur transfert vers une destination extérieure, y compris à l'étranger. Les exemples ne manquent nullement. Ces derniers jours, il était question de vol de quantités de médicaments au niveau de l'hôpital d'Oran et celui de Beni Messous (Alger) où les services de sécurité ont arrêté et placé en détention quatre personnes impliquées dans le vol, dont deux employées dans ce même hôpital.