Film ■ Les 11 et 12 mai sera projeté à la salle Ibn Zeydoun (l'office Ryadh El Feth) Permalink to Fadhma n'Soumeur. Ce long-métrage historique, signé Belkacem Hadjadj à qui on doit de nombreuses œuvres telles que Bouziane El-Kalai le bandit d'honneur dans la région de Relizane, Machahu (1995) et El-Manara (2004), retrace la vie et le combat de cette héroïne, figure emblématique de la résistance du peuple algérien contre la colonisation française. La mémoire de cette femme qui a résisté à l'occupation de la Haute Kabylie par les armées du maréchal Randon de 1850 à 1857, sera donc immortalisée dans une œuvre cinématographique, un film soutenu par les ministères de la Culture et des Moudjahidine. En effet, ce film, produit par Machahou Production, est financé en partie par l'Etat dans le cadre de la célébration de 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Il a reçu le concours de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel et celui du Centre national des études et recherches sur l'histoire du mouvement national et sur la Révolution du 1er Novembre 1954. Cette femme qui, avec bravoure et détermination, a tenu tête aux Français, a inspiré une série télévisée, réalisée, il y a quelques années, en Syrie. Il s'agissait d'une coproduction algéro-syrienne. Le personnage de Fadhma n'Soumeur a également inspiré des chansons et des livres, à l'exemple de Tahar Oussedik et un peu plus tard Boukhalfa Bitam. Ils sont parmi ceux qui ont retracé le parcours de cette femme originaire du village Soumeur (d'où son nom). La chambre où elle méditait, une sorte de mezzanine, existe toujours. La direction de la culture de Tizi Ouzou a entrepris sa restauration. Le rôle de Fadhma n'Soumeur sera joué par la Française d'origine libanaise Laëtitia Eïdo, qui interprète le personnage emblématique de Fadhma. Elle a déjà incarné le personnage de Cléopâtre dans ‘Le destin de Rome', un docu-fiction de la Chaîne Arte. Le personnage de Boubeghla, de son vrai nom Mohamed El-Amdjed Ibn Abdelmalek et qui est un autre personnage historique qui a marqué cette période de lutte et de résistance, sera interprété par Assa Bouab. Défileront à l'écran d'autres comédiens tels qu'Ali Amrane, Melha Mameri, Ahcen Kharabi, Farid Cherchari ou encore Menad Embarek. Fadhma n'Soumeur, cette femme courageuse, réfractaire à toute autorité étrangère, est morte en 1863 à l'âge de 33 ans, dans une zaouïa à Beni Slimane, dans le Titteri, où elle a été exilée par les autorités coloniales. Faire un film sur Fadhma n'Soumeur relève d'un défi. C'est même un pari risqué. Parce qu'il fallait recourir aux grands moyens afin d'opérer une plongée dans la biographie du personnage pour i nstaller le spectateur dans le contexte où a grandi Fadhma au sein d'une famille de notables lettrés liée à une puissante confrérie religieuse. C'est un film qui a nécessité un travail de longue haleine. Car Il fallait recruter une actrice professionnelle d'envergure pour incarner le rôle de Lalla Fadhma surnommée dans le milieu universitaire, la «Jeanne d'Arc kabyle». Il fallait engager d'autres acteurs professionnels pour des rôles sans doute secondaires, mais tout aussi importants. Il fallait en outre une reconstitution historique avec des historiens-conseillers pour le décor, l'atmosphère et le contexte de l'époque. Le film, qui est une grosse production et qui, par ailleurs, promet d'être à la hauteur des attentes du public, a demandé cinq semaines de préparation et dix-huit de tournage en deux saisons, hiver et été parfois à 1500 mètres d'altitude.