L'auteur de La Vierge du Djebel revient sur la polémique qui a entouré ce feuilleton, le mois de Ramadan dernier et évoque le projet d'un long-métrage... L'Expression: D'abord un mot sur cette polémique où l'on vous reproche d'avoir donné une fausse image de l'héroïne Fadhma N'soumeur... Azzedine Mihoubi :C'est une polémique positive qui a bien servi. Premièrement, c'est le côté historique qui a déclenché un débat sur l'utilité de l'histoire dans le domaine artistique. La Vierge du Djebel est une fiction avant tout. Ce n'est pas un film documentaire qui retrace la vie de Fathma N'soumer. C'est une fiction basée sur des faits réels mais dans un emballage bien sûr artistique, bien étudié aussi. Vous avez dit que le feuilleton finalement n'était pas basé sur la vie de Fadhma N'soumer seulement mais rendait compte aussi de la vie de toutes les figures historiques algériennes qui ont existé à l'époque de 1830... C'est un hommage à Fathma N'soumer, une femme exceptionnelle qui a donné beaucoup à l'Algérie pendant la résistance populaire, qui permettra de découvrir l'autre visage de cette héroïne qui est connue uniquement par son nom. La plupart des Algériens ne connaissent pas l'itinéraire et le parcours de cette révolutionnaire. S'il n'y a pas de sources où puiser des éléments autobiographiques autour de la vie de Fathma N'Soumeur, sur quoi donc vous êtes-vous basé pour écrire le scénario? On s'est basé sur très peu de sources, certes. J'ai essayé de glaner des informations par tous les moyens, soit de l'Internet, soit en me documentant à la bibliothèque universitaire, ou encore au Centre national de recherche d'El Biar. J'ai essayé par tous les moyens d'arriver à une quelconque donnée, mais dommage! Si Fathma N'Soumer avait écrit ses mémoires, on aurait retrouvé ses traces et le problème aurait été résolu. Pouvez-vous nous parler de votre travail de collaboration avec le réalisateur syrien Sami El Djinadi, et en quoi a consisté votre rôle? Avant tout, il faut signaler le rôle de la Télévision algérienne qui a financé le feuilleton et ce, grâce à Habib Hamraoui Chawki qui a su prendre ses responsabilités en tant qu'Algérien pour commémorer le 50e anniversaire du déclenchement de la Révolution en finançant un feuilleton qui retrace la vie d'une combattante qui est, au même titre que Hassiba Ben Bouali, une des héroïnes du 1er Novembre. Sur quels critères ont été sélectionnés les comédiens algériens et pourquoi y en a-t-il très peu? Ils ont été choisis après casting. Dommage qu'il n'y ait que 7 comédiens algériens qui ont participé à ce feuilleton. Les noms retenus sont : Mohamed Adjaïmi, Abdenour Chelouche, Abdel Bassed Benkhlifa, Amina Loukil d'Oran, Salah Boubir de Batna et Chami. Il y aura plus d'Algériens la prochaine fois. Pourquoi faire camper le rôle de Fathma N'Soumer par une comédienne syrienne? Cléopâtre a été interprétée par Elisabeth Taylor, une Américaine. C'est un choix. Il y a pourtant un tas de jeunes comédiennes sortant de l'Inadc qui ne demandent qu'à travailler... Pour assurer le succès, il vous faut une tête d'affiche. On aurait pu choisir une Algérienne, mais pour camper un rôle à la hauteur de Fadhma N'Soumeur, il fallait trouver une tête d'affiche. Vous ne pouvez pas faire incarner Omar Mokhtar par un simple comédien anonyme, il lui faut le charisme d'un Anthony Queen et sa réputation. Il reste aux Algériens à faire du chemin. Maintenant, nous avons présenté sept comédiens qui, à force de travail et de collaboration, pourront ainsi acquérir une certaine renommée. Il ne faut pas que le travail cinématographique se focalise dans le local, il faut s'ouvrir. Ce n'est pas rabaisser le niveau ou la valeur des comédiens algériens. Nous avons contacté certains d'entre eux qui étaient pris par d'autres activités et feuilletons. Linda Yasmine, notamment, était pressentie pour interpréter un rôle dans ce feuilleton, mais elle n'a pas pu se libérer car prise par d'autres obligations professionnelles. Il faut savoir que le feuilleton a été réalisé en 4 mois. Un temps record ! Nous avons tourné là-bas car les comédiens ont aussi des contraintes et sont liés par contrat pour d'autres feuilletons. Ce sont des gens qui tournent beaucoup. Pouvons-nous en savoir un peu plus sur le long-métrage qui va être tourné incessamment et relatif à la vie de Fathma N'Soumer? C'est un long-métrage qui durera trois heures. Il sera consacré beaucoup plus à la vie de Fadhma N'Soumer qu'à la résistance. Nous espérons surprendre le public avec cette histoire dont certaines séquences seront tournées en Algérie, d'où le repérage qui est en train de se faire actuellement par l'équipe de tournage. Ce sera toujours les mêmes comédiens mais avec quelques petits rajouts nécessaires à même d'étoffer l'histoire.